La méthode est usuelle, l’issue incertaine ! On se souvient que pour faire face aux velléités de mariage gay et de droit à l’adoption, la majorité avait déjà accouché d’une laborieuse mission parlementaire sur la Famille en 2006, présidée par Valérie Pécresse, dont la seule décision prise in fine et après plusieurs mois de travail avait été de ne rien faire.
Bien qu’habituelles et caricaturales, des voix frondeuses de l’UMP pour dénoncer l’avant projet de loi sur le statut du tiers parent ont su se faire entendre. La principale disposition litigieuse pour les néoconservateurs français est la reconnaissance du parent social homosexuel. Ainsi, en réunion de groupe à l’assemblée nationale hier, mardi 10 mars, le premier opposant interne de Nicolas Sarkozy et président du groupe majoritaire, Jean-François Copé, a avancé la création d’un «groupe de travail» sur le sujet, qualifié d’«extrêmement difficile» sans que l’on sache si sa création a pour but de le faire adopter ou de l’enterrer, au moins dans son acception homoparentale.
A cette annonce et celle de la personne désignée par Copé pour en assurer la coordination, Jean Leonetti, monsieur sociétal du parlement, Nadine Morano aurait sèchement désapprouvé le choix du rival local de Christian Estrosi, proche de la ministre de la Famille. Jean-François Copé a renvoyé la ministre dans les cordes en défenseur de la coproduction législative et autre autonomie de façade du parlement. Le fin (politique) Xavier Bertrand, gardien du temple Elyséen, a prévenu pour sa part que «si on avance masqué» sur le sujet de l’homoparentalité, l’UMP «sera perdant» sans que l’on sache s’il craint un nouveau procès en ringardisation ou si l’UMP n’assume pas un renouveau sur les sujets LGBT.
Devant la presse, Jean-François Copé a exclu de «mettre ce débat sous le tapis», les députés devant l’aborder «sans tabou» et «avec le maximum de sérénité, ce qui n’est pas gagné d’avance». Après l’affrontement entre deux membres du gouvernement sur le sujet, Nadine Morano versus Christine Boutin, on continue à marcher sur la tête avec une majorité présidentielle qui se retrouve à devoir davantage convaincre ses propres troupes que l’opposition et avant même tout débat dans l’hémicycle Sic
Tout ce beau monde avait pourtant fait un mea culpa concernant le Pacs mais n’avait su endiguer un revival réactionnaire lors de la constitution de l’Entente parlementaire UMP-UDF où plus de trois cent d’entre eux s’étaient réunis pour s’opposer à toute avancée LGBT.
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