Si l’on voulait faire un bon mot concernant ces législatives on pourrait dire : Victoire bleue pour les garçons, pas rose pour les filles ! Le résultat de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle, le gouvernement d’ouverture de François Fillon comme l’inversion du calendrier électoral auront pesé lourd sur les résultats du premier tour de ces élections.
Autant la campagne présidentielle avait passionné les Français, autant ces élections générales auront été boudées car estimées -à tort- sans enjeux mais -à raison- sans grand élan de l’opposition de gauche inaudible et de toute façon muette ce qui a conduit à une abstention record à 39.56%.
Comme pour les élections de mai dernier, ce premier tour confirme nos analyses concernant les incidences de l’adoption du quinquennat sur le visage politique national : une présidentialisation du régime concomitante à un affaiblissement du parlement plus que jamais asservi à l’exécutif et une bipolarisation de la classe politique.
Sur les résultats et les projections de sièges, la majorité présidentielle UMP rejointe par les ex UDF inféodés devrait remporter 80% des circonscriptions alors qu’elle a obtenu 42% des suffrages, 109 étant remportées dès le premier tour là où le PS n’en acquiert qu’une seule. Plus de 400 députés sur 577 sièges devraient appartenir à la majorité présidentielle. Comme au soir du second tour des présidentielles, Ségolène Royal arborait une mine souriante alors même que la gauche devrait être dans son ensemble moins bien représentée au palais Bourbon que sous l’ancienne législature même si les socialistes ont su les mieux résister. Sans interrogation sur le fait que ces résultat des législatives sont aussi les conséquences de son échec aux présidentielles, Ségolène Royal voit davantage l’occasion de prendre le leadership sur le PS en vue des présidentielles de 2012. Comme nous le prédisions, avec 7.04% des voix exprimées le Modem de François Bayrou s’effondre eu égard au score du béarnais aux présidentielles. Le PC continue sa marginalisation comme force politique même si avec 5% des voix il devrait conserver au moins une dizaine de députés mais ne peut plus espérer avoir de groupe parlementaire. Les écologistes avec 2.8% des voix font mieux qu’aux présidentielles mais subissent aussi les conséquences de la bipolarisation et peineront à conserver leurs trois sièges là où l’extrême gauche avec 3.3% des suffrages n’aura aucun député. Enfin, le FN, et on peut s’en réjouir, continue à subir le hold-up de Nicolas Sarkozy sur son électorat et ne recueille plus que 4.6% des suffrages exprimés, seule Marine Le Pen en ballotage défavorable se maintient au second tour.
Quid des questions LGBT eu égard au paysage politique qui se dessine ? Et bien, le projet de Nicolas Sarkozy est connu et s’il se veut progressiste en est pas moins inégalitaire et largement insuffisant même si déjà des avancées fiscales notamment ont été annoncées ou des prises de position sur les questions internationales LGBT effectuées.
Avec 400 députés attendus, l’UMP et centristes ralliés ont une majorité écrasante pour adopter le projet d’union civile mais les députés adhèrent-ils à cette réforme ce sera tout l’enjeu, idem concernant le statut du beau parent. Au-delà, les velléités de mariage gay et de droit à l’adoption seront, compte tenu du nouveau calendrier électoral, repoussées à 2012 et encore en espérant une alternance là où elle n’a pas eu lieu pour ces législatives, une première depuis 30 ans. Egalement, un danger important plane toujours sur le Pacs, qui serait, in fine, supprimé, les partenaires pacsés devant choisir entre conclure une union civile ou se marier, s’ils le peuvent.
A défaut d’une opposition parlementaire solide, la seule manifeste sera celle des associations et militantEs LGBT, avec en premier lieu, une Marche des Fiertés le 30 juin prochain avec pour mot d’ordre : «Ne transigeons pas avec l’Egalité !».
Le second tour de ces législatives a lieu ce 17 juin prochain.
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