Christian Vanneste se présente comme le «plus sarkozyste» du Nord

La vérité judiciaire et factuelle n’est pas forcément celle politique. Alors que le député du Nord, Christian Vanneste, a été condamné en première instance comme en appel pour les propos homophobes qu’il a tenu, la campagne législative donne l’occasion à l’élu délinquant de se (re)faire une virginité avec l’appui même de l’UMP qui n’hésite pas à remettre en cause les faits pourtant sanctionnés par la loi de la République, faits établis par les tribunaux saisis.

Ainsi, le journal de 20h de la rédaction de France 2 d’hier revenait sur le cas de Christian Vanneste qui, tout en étant non investi officiellement par l’UMP, bénéficie dans les faits du champ libre et du soutien du parti de la majorité présidentielle. L’élu du Nord en a profité pour minorer ses propos et même se présenter comme le plus fervent soutien local du nouveau président de la République. «Personne n’est plus sarkozyste que moi dans le Nord» proclame l’élu homophobe qui n’hésite pas à minorer et banaliser les propos qui ont valu une condamnation : «Bon, maintenant il y a eu un petit problème. Vous savez, ce n’est pas un problème qui intéresse beaucoup les gens en fait».

La banalisation des propos qu’il a tenu comme la minoration de ces derniers participent tant à la discrimination des homosexuelLEs qu’aux violences physiques et verbales qui peuvent les accompagner. Après tout, et à en croire Christian Vanneste, ce ne sont que des petits problèmes, qui n’intéressent pas beaucoup les gens SIC.

Christian Vanneste en marge de la réception par François Fillon à Matignon des parlementaires de droite avait déjà déclaré à la presse : «Je suis ravi. Je n’aurai pas de candidat UMP contre moi. Et puis, je suis toujours membre de l’UMP au cas où vous ne le sauriez pas», le nouveau Premier ministre offrant à Christian Vanneste en le recevant un gage de respectabilité que la Justice de notre pays ne lui a pas reconnu. Patrick Ollier, président de l’assemblée nationale, comme plusieurs parlementaires ou anciens ministres ont également apporté publiquement leur soutien à Christian Vanneste.

Dans la même veine de négation des faits, Thierry Lazaro, également député du Nord et secrétaire départemental de la formation de Nicolas Sarkozy pour le département a déclaré au quotidien gratuit Métro dans son édition de vendredi dernier que «La double peine n’existe pas dans notre pays» pour justifier le soutien de l’UMP à l’élu délinquant.

Aussi, Thierry Lazaro ajoute que «Certains propos ont été déformés». Evoque-t-il ceux qui lui ont valu sa condamnation judiciaire ? Le même conclut que «Christian Vanneste mérite d’être réélu». Un homme politique condamné pour injures homophobes mérite-t-il d’être réélu vraiment comme le déclare le responsable UMP ? Aurait-il la même position concernant un postulant à la députation condamné pour des actes de racisme ou d’antisémitisme tout aussi abjects ?

Le pire au final, c’est que cette homophobie décomplexée de l’élu, avec le soutien avéré de l’UMP, lui vaudra à coup sûr l’apport de nombreuses voix. A défaut d’être totalement sanctionnée, l’homophobie est bonifiée.

Le parti de la majorité présidentielle, dans le contexte politique actuel, est-il si peu sûr de lui pour être obligé de soutenir et d’absoudre Christian Vanneste ou bien, comme le député du Nord, l’UMP pense que ce n’est qu’un «petit problème», «qui (n’)intéresse (pas) beaucoup les gens en fait» ?

Douze candidats s’affronteront dans la 10ème circonscription du Nord le 10 juin prochain. Il n’y a plus que GayLib à droite pour s’opposer, sans succès ni grand espoir, à Christian Vanneste.