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Signes discordants concernant le gouvernement et les législatives prochaines

Sur la forme, les premiers jours de la présidence de Nicolas Sarkozy marquent un sans faute politique avec une opération d’ouverture affichée dans la composition du gouvernement de François Fillon qui vise tant à jouer sur le thème de la concorde républicaine qu’à inhiber la poussée de François Bayrou et renvoyer à ses querelles internes un Parti Socialiste sans leadership au lendemain d’une défaite électorale non assumée.

Sur le fond, il faudra attendre les réalisations gouvernementales pour voir si l’ouverture est seulement décorative ou si elle va imprégner également l’action de l’exécutif.

Mais les signes discordants existent déjà concernant les questions LGBT qui devraient, selon les engagements de l’UMP, faire leur entrée en politique intérieure dès l’automne prochain avec la présentation au parlement du projet de loi sur les unions civiles. Si l’entrée au gouvernement au portefeuille de la Santé, de la jeunesse et des Sports de Roselyne Bachelot ne devrait pas irriter les militants pour l’égalité des droits comme ceux luttant contre le VIH, le marocain du Logement et de la Ville offert à Christine Boutin est a contrario un gage donné à l’aile conservatrice de l’UMP même si, sur les questions du logement ou des minima sociaux, les propositions de la passionaria anti pacs sont louables. Egalement, la benjamine du nouveau gouvernement, Valérie Pécresse, en charge de l’enseignement supérieur et à la recherche, avait connu l’opposition des organisations LGBT suite à son rapport lié à la mission parlementaire sur la famille qui, en conclusion, préconisait tant le refus d’ouvrir le mariage civil aux couples homosexuels que d’opposer une fin de non recevoir aux velléités d’adoption par ces mêmes couples. Egalement, quelle sera la position sur les questions LGBT des personnalités jusqu’ici de gauche et qui ont fait leur entrée au gouvernement ?

Concernant la campagne législative, un autre signe s’oppose frontalement à une position d’ouverture de la majorité présidentielle et en contradiction totale avec les engagements proclamés. Alors qu’en janvier dernier, le député UMP-CNI du Nord Christian Vanneste avait vu sa peine confirmée en appel suite aux propos homophobes qu’il avait tenu dans la presse, l’UMP indiquait que l’élu délinquant n’avait pas «été investi» par le parti dans sa circonscription. Toutefois, et malgré les propos qui se voulaient optimistes de GayLib, mouvement LGBT associé à l’UMP, quant à une candidature UMP face à l’élu homophobe, il n’en est rien. Sur toutes les circonscriptions du Nord, la seule laissée vacante par l’UMP est bien la 10ème circonscription, celle-là même qu’occupe Christian Vanneste et pour laquelle le CNI, parti associé à l’UMP auquel a opportunément adhéré l’élu homophobe, avait investi le député sortant.

Pire, à la veille de la journée mondiale de la lutte contre l’Homophobie, le secrétaire de l’UMP dans le Nord, également député, Thierry Lazaro a confirmé au journal Le Monde que son parti soutenait «de facto» la candidature de Christian Vanneste. Le même avait déjà apporté son soutien public à l’élu avant de le minorer par voie de déclaration à la presse.

Dans un communiqué, Homosexualités et Socialisme (HES) déplore, «alors que Nicolas Sarkozy avait assuré durant la campagne électorale que M. Vanneste ne serait pas réinvesti aux législatives, que cet engagement ne soit pas appliqué par le parti présidentiel» ainsi que l’investiture de Joëlle Ceccaldi, suppléante de Nicolas Sarkozy dans la sixième circonscription des Hauts-de-Seine, et condamnée, le 5 septembre 2006, par le tribunal correctionnel de Nanterre, pour avoir insinué de manière diffamatoire qu’un élu municipal PS avait des « penchants pédophiles».

«Face aux promesses non tenues, et aux plus inquiétants des amalgames, HES dénonce le double langage de la droite, et rappelle que la quasi-totalité des députés UMP et UDF signataires du «manifeste parlementaire» lancé en janvier 2006 contre toute forme de reconnaissance de l’homoparentalité, sont également réinvestis» continu le mouvement LGBT associé au Parti socialiste.

Christian Vanneste renouvelé dans son poste serait les conséquences d’un vote démocratique. A l’opposé, le soutien de responsables UMP et de la majorité présidentielle à un élu délinquant, malgré les propos et engagements non tenus, est un signe en opposition totale avec les déclarations du nouveau Président de la République qui a fait sa campagne sur le thème de la parole donnée.

Les élections législatives auront lieu les 10 et 17 juin prochain.

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