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Condamnation de l’affaire sénégalaise par des institutions luttant contre le VIH

La désignation de Michel Sidibé, à la tête du Programme commun des Nations unies contre le VIH-sida (Onusida) depuis 1er janvier dernier, avait valeur de symbole, l’institution se retrouvant dirigée pour la première fois par un africain, un malien spécialiste du développement et des questions de santé publique ayant fait ses études en France, même s’il connaît parfaitement la «maison» pour y avoir occupé des fonctions importantes.

Aussi, la condamnation par l’institution onusienne de la sentence de 8 années de prison à l’encontre de 9 sénégalais pour homosexualité présumée a une portée importante : «Il n’y a pas de place pour l’homophobie. L’accès à des programmes de prévention du VIH, à des traitements, à des soins et à un soutien doit être garanti à toute personne qui en a besoin au Sénégal» a déclaré Michel Sidibe. Pour le fonctionnaire international, «Cela sera uniquement possible si ces neuf hommes sont relâchés et si des mesures sont prises pour restaurer la confiance avec les communautés affectées».

Dans la même veine, le Professeur Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virale (ANRS), fait part de sa «consternation» et s’est déclaré «profondément attristé» par le «recul» des autorités sénégalaises depuis la conférence de Dakar de décembre dernier. «En freinant le droit de chacun à la liberté sexuelle, cette condamnation freine les efforts déployés, notamment en recherche, pour améliorer la prévention et la santé publique» a-t-il écrit au coordonnateur du site sénégalais de l’ANRS, le Dr Ibra N’Doye.

De son côté, le Conseil National du Sida (CNS), présidé par le Professeur Willy Rozenbaum, codécouvreur du virus, a appelé le gouvernement à «réagir» suite à cette affaire. Le CNS entend «(dénoncer) cette décision des autorités judiciaires sénégalaises (qui) porte gravement atteinte aux droits élémentaires des personnes, apparaît nuisible en termes de santé publique et constitue un signal politique désastreux à l’échelle du continent africain». Jean-Luc Romero, membre du CNS, avait déjà fait part de sa consternation, le Conseil soulignant, comme l’ANRS, l’ubiquité des autorités sénégalaises avec cette affaire alors qu’elles avaient pris des «engagements» lors de la conférence de Dakar.

Le taux de prévalence du VIH-sida au Sénégal oscille, selon les sources, entre 0.7% et 0.9% de la population estimée à 13 millions. Environ 100 000 personnes seraient porteuses du virus au Sénégal.

EN SAVOIR PLUS

La pétition de Aides en ligne : www.aides.org.

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