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Sénégal : Sarkozy fait part de son émotion, un appel inter-associatif également lancé

Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a indiqué suite au conseil des ministres du jour que la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, «a tenu à alerter le conseil des ministres sur la situation» des 9 hommes emprisonnés au Sénégal pour cause d’homosexualité présumée.

Nicolas Sarkozy «a souhaité que le conseil des ministres exprime son émotion et sa préoccupation sur la situation» de ces militants emprisonnés a affirmé également le secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie et de la Consommation. Dans un communiqué, Roselyne Bachelot avait déjà fait part de «son indignation» et indiquait avoir, à l’instar d’associations LGBT et de lutte contre le VIH, demandé à son homologue du quai d’Orsay «d’intervenir auprès des autorités sénégalaises, afin d’obtenir la remise en liberté de ces personnes». Précisons que l’Etat français a octroyé récemment au Sénégal une aide financière de 125 millions d’euros alors que l’ambassadeur français sur place avait émis un avis défavorable en raison notamment du non respect des droits de l’opposition locale.

Amnesty International, AIDES, FIDH (Fédération Internationale des Ligues des droits de l’homme), Inter LGBT, Tjembé Red et SI-LGBT (Solidarité Internationale Gay Lesbiennes, Gay Bi et Trans) appellent dans un communiqué à la «libération immédiate et inconditionnelle» de 9 hommes condamnés le 7 janvier 2009 à 8 ans de prison ferme pour «conduite indécente et actes contre nature et association de malfaiteurs».

Pour les associations, il s’agit de «prisonniers d’opinion puisqu’ils ont été jugés uniquement sur la base de leur présumée conduite sexuelle».

Pour rappel, les 9 hommes ont été arrêtés à Dakar le 19 décembre 2008 après avoir été l’objet d’accusations anonymes concernant leur comportement sexuel. Les officiers de police ont fait une rafle dans l’habitation de Diadji Diouf, secrétaire général de AIDES Sénégal, une organisation de prévention du VIH auprès des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH). «La cour a considéré que cette organisation était une couverture et qu’elle «recrutait» ou rassemblait des individus pour des activités sexuelles avec comme prétexte de mener des programmes de sensibilisation et de prévention du VIH/sida» rapportent les associations signataires de cet appel.

Amnesty International, AIDES, FIDH, Inter LGBT, Tjembé Red et SI-LGBT exhortent au surplus les autorités sénégalaises à abroger le délit d’homophobie, la loi pénale locale criminalisant les conduites sexuelles consentantes entre personnes du même sexe. Un même appel à la lutter contre l’homophobie est proclamé alors que le Sénégal connaît depuis plus d’un an des épisodes homophobes et d’appel à la violence contre les personnes homosexuelles.

Jean-Luc Romero, président d’Elus Locaux Contre le Sida, s’est dit dans un communiqué «stupéfait et très choqué par cette condamnation» dénonçant tout autant une hypocrisie des autorités sénégalaises.

Sur le plan préventif, les associations soulignent la duplicité des autorités locales avec la répression actuelle alors même qu’en décembre dernier lors de la conférence africaine sur le Sida qui se déroulait justement à Dakar l’épidémie du VIH/sida parmi les gays et bisexuels en Afrique subsaharienne avait été discutée comme l’une des questions importantes nécessitant des solutions.

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