in

Espagne : la loi d’identité de genre adoptée

Alors que le Congrès espagnol a rejeté la semaine dernière une initiative populaire initiée par l’association Foro de la Familia qui avait recueilli 1,5 million de signatures pour soumettre aux parlementaires espagnols un projet visant à revenir sur la loi autorisant les mariages entre personnes de même sexe et du droit à l’adoption par les mêmes couples, les parlementaires ibériques ont adopté, la même semaine, la «loi réglementant la rectification de la mention relative au sexe des personnes», couramment désignée comme «loi d’identité de genre».

Dans le peloton de tête des pays européen en matière sociétale, l’Espagne s’est donc doté jeudi dernier d’une législation progressiste à l’attention des personnes transgenres. La nouvelle loi leur permettra de changer de nom et de sexe à l’état civil après constat par un médecin de la dysphorie de genre. Aucune procédure judiciaire ne sera plus nécessaire pour obtenir le changement d’identité. Le passage par une opération chirurgicale ne pourra plus être exigé, même si les personnes ayant décidé de passer par cette phase se passeront du diagnostic médical. Ces avancées sont revendiquées en France par les associations alors que le parcours administratif et médical des trans’ au sein de l’hexagone équivaut à un parcours du combattant avec une psychiatrisation des procédures.

Beatriz Gimeno, présidente de la FELGT, fédération d’associations lesbiennes gaies bi et trans (LGBT) espagnole, a déclaré : «la promesse faites aux personnes transgenres que leurs droits et leur dignité de citoyens seraient reconnus a enfin été accomplie». Cette loi faisait partie des promesses post électorales de José Luís Rodriguez Zapatero lors de son discours d’investiture : «les homosexuels et trangenres jouissent de la même considération publique que les hétérosexuels, et ils ont le droit de vivre librement la vie qui est la leur».

Homosexualités Et Socialisme (HES) a salué dans un communiqué cette «loi historique, la plus progressiste d’Europe, qui fait de l’Espagne un exemple mondial en matière de droits civils ainsi qu’en matière de pédagogie politique. Le vote du Congrès, sous l’impulsion du Parti socialiste ouvrier espagnol au pouvoir (PSOE, membre du PSE européen), a été l’occasion pour tous les groupes politiques de gauche, mais aussi régionalistes et nationalistes basque et catalans, d’affirmer leur soutien à cette législation. Seul le Parti populaire (PP, membre du PPE européen et proche de l’UMP de Nicolas Sarkozy) s’est opposé à la reconnaissance des droits humains et civiques légitimes des personnes transgenres».

Foro de la Familia, association familiale conservatrice qui avait été à l’origine de l’initiative populaire de la semaine dernière s’en était également pris à la loi d’identité de genre qu’elle estime néfaste : «le sexe n’est pas quelque chose de naturellement déterminé pour la personne mais le fruit d’une option qui peut librement être changée à l’état civil. C’est la même idéologie qui inspire la loi qui assimile les unions de personnes du même sexe au mariage», «Le projet de loi en cours (…) en transformant le sexe de la personne en une option volontaire en marge de la réalité chromosomique et morphologique produit, par conséquent, une grande insécurité juridique.».

En France, la Coordination ExisTrans’ qui regroupe aujourd’hui de nombreuses associations, groupements et individuels exigent encore et toujours : La déclassification immédiate de la transsexualité des maladies mentales et le libre choix des médecins dans le cadre d’un protocole de soins individuel et respectueux de l’identité de la personne de l’identité de la personne et de son libre arbitre ; la prise en charge par la Sécurité Sociale des opérations, et soins divers dans et hors C.E.E. ; une adaptation des dispositifs juridiques et administratifs dans la période transitoire et le changement immédiat d’état civil avec ou sans réassignation génitale et la régularisation des personnes trans’ étrangèrEs menacéEs dans leur pays.

EN SAVOIR PLUS

Le site de la Coordination Existrans : existrans.free.fr

Nos articles liés au sujet :
Espagne : échec d’une initiative populaire pour revenir sur les avancées LGBT
Espagne : deux femmes mariées reconnues toutes deux mères légales de leur bébé
Première adoption par un couple gay en Espagne
Espagne (La jeunesse majoritairement gay-friendly)
Madrid : colère des conservateurs en marge de la célébration d’un mariage gay





Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

La CGT PARIS condamne les propos de Jean-Marie Le Pen

Agression homophobe au CGLBT de Rennes