Le Congrès espagnol réuni en séance plénière mardi dernier, a rejeté, avec les votes de tous les groupes parlementaires sauf ceux du Parti Popular (PP. Principal parti conservateur) et de l’Unió (Parti catalan) qui se sont abstenus, l’initiative populaire initiée par l’association Foro de la Familia qui avait recueilli 1,5 million de signatures pour soumettre aux parlementaires espagnols un projet visant à revenir sur la loi autorisant les mariages entre personnes de même sexe et du droit à l’adoption par les mêmes couples.
Le Parti Popular n’a pas voulu se positionner durant les débats avançant l’attente de la décision du Tribunal Constitutionnel espagnol qu’il a saisi dès le vote par le gouvernement socialiste de la loi autorisant les mariages entre personnes de même sexe. La décision est toujours pendante devant la haute juridiction. Les partis de gauche ont défendu le mariage entre des personnes de même sexe comme «une conquête sociale» de l’Espagne.
Le texte proposé par la ligue familiale conservatrice entendait revenir sur la modification de l’article 44 du Code Civil espagnol pour spécifier que «l’homme et la femme ont le droit de contracter l’un avec l’autre un mariage conformément aux dispositions de ce Code», excluant ainsi les couples de même sexe et visait également à réformer le paragraphe 4 de l’article 175 pour déterminer que en «dehors de l’adoption par le mari et la femme, personne ne peut être adopté par plus de une personne» ce qui aurait exclu des postulants à l’adoption les couples homosexuels.
En charge des questions sociétales pour le Parti Socialiste Espagnol (PSE), Pedro Zerolo, a salué la décision des parlementaires et estimé que l’appui du PP à cette proposition démontre sa «dérive vers la droite extrême». Le même a ajouté qu’il s’agissait d’un «nouveau jour de joie, de consolidation de l’égalité et un nouveau jour pour saluer un gouvernement courageux qui a su octroyer des droits à ceux qui n’en avaient pas».
Foro de la Familia pour sa part continue sa croisade contre les acquis LGBT. L’association familiale traditionaliste rappelle son opposition au projet de loi sur l’identité de genre qui permettra aux transgenres espagnols de modifier plus facilement leur état civil et de dépsychiatriser leur parcours administratif. L’association estime néfaste le texte pour qui «le sexe n’est pas quelque chose de naturellement déterminé pour la personne mais le fruit d’une option qui peut librement être changée à l’état civil. C’est la même idéologie qui inspire la loi qui assimile les unions de personnes du même sexe au mariage», «Le projet de loi en cours (…) en transformant le sexe de la personne en une option volontaire en marge de la réalité chromosomique et morphologique produit, par conséquent, une grande insécurité juridique.».
Depuis l’entrée en vigueur de la loi, 6000 mariages ont été célébrés. L’opposition de la droite et de l’Eglise espagnole semble s’estomper face à une opinion publique majoritairement favorable aux avancées sociétales instaurées par les socialistes.
EN SAVOIR PLUS
Le site de Foro de la Familia : www.forofamilia.org.
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