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Madrid : colère des conservateurs en marge de la célébration d’un mariage gay

Alberto Ruiz Gallardón, Maire de droite de la capitale espagnole, n’est pas en odeur de sainteté dans son parti ni auprès de l’Eglise espagnole suite au mariage gay qu’il a célébré samedi dernier.

S’il s’agit de la seconde union homosexuelle célébrée par un maire conservateur, c’est la première fois qu’une personnalité politique de premier plan au sein du Parti Populaire (PP), pressenti de surcroît pour diriger le gouvernement en cas de changement de majorité, officie dans une telle circonstance alors que le PP a déposé un recours devant le tribunal constitutionnel espagnol pour invalider la loi socialiste ouvrant les mariages civils aux couples de même sexe.

Bien que catholique pratiquant, Alberto Ruiz Gallardón a célébré l’union d’un militant même du PP, Javier Gómez et de son fiancé, Manuel Ródenas. Pour l’élu, la loi existe et «il faut l’appliquer» avait-il prévenu en prélude à la cérémonie alors que son parti appelle ses représentants à déléguer cette tache pour éviter de procéder directement à de telles unions. Fernández Díaz, chef du groupe conservateur au parlement, a estimé que «Monsieur Ruiz Gallardón, qui est un dirigeant renommé du Parti Populaire, doit être loyal au parti, indépendamment du fait qu’il soit catholique, musulman ou mormon. C’est son problème, mais il a l’obligation d’être loyal avec son parti et observer ses décisions» avant d’affirmer que cet acte «doit évidemment avoir des conséquences politiques» à l’encontre du Maire frondeur. Ce dernier s’est défendu de vouloir s’opposer à son parti en déclarant qu’il n’a fait qu’appliquer la loi et rien d’autre.

Comme trop souvent en Espagne, l’Eglise locale a également dénoncé cette célébration, l’archevêché de Madrid dans un communiqué, rappelant la position officielle du Vatican sur le sujet et que l’Eglise a appelé les élus et homme politiques catholiques à s’opposer, même de manière contra legem, à toute législation interne qui reconnaîtrait les unions homosexuelles. «Cette doctrine oblige tous les fidèles catholiques, y compris les politiciens catholiques au regard de la responsabilité qui leur est propre, de se rappeler spécialement que toute reconnaissance légale, théorique et pratique des unions homosexuelles contribue à offusquer les valeurs fondamentales qui non seulement appartiennent aux croyants, mais au patrimoine commun de l’Humanité» conclut l’évêché dans son communiqué.

Le mariage homosexuel est autorisé en Espagne depuis juin 2005, 4500 couples ont déjà convolé, dont 80 % d’hommes. Cette réforme socialiste a reçu un soutien majoritaire au sein de la population qui, sur les questions sociétales, souhaite définitivement tourner la page de l’ère Franco au grand dam des conservateurs et l’Eglise, en perte d’influence.

Le recours du PP auprès du tribunal constitutionnel est toujours en cours alors que 1500000 personnes avaient défilé le 4 juillet dernier dans les rues de Madrid, jour anniversaire de la loi autorisant les mariages entre personnes de même sexe.

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