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Première adoption par un couple gay en Espagne

L’Espagne ne finira plus de nous étonner. En Catalogne, région largement autonome et dont la capitale, Barcelone, et sa voisine Sitges, s’imposent comme des destinations LGBT majeures, un couple gay vient d’adopter un enfant.

Par souci de respecter la vie privée des principaux intéressés, les identités des adoptants et de l’enfant n’ont pas été divulgués. Le Code de la famille espagnol a été réformé le 31 mars 2005 et autorise les adoptions par des couples du même sexe, 28 couples catalans ayant procédé aux démarches liées. Si les adoptions nationales sont autorisées, pour celles internationales ne sont possibles qu’au Brésil et en Afrique du Sud. La législation antérieure était identique à celle française, excluant les couples gays mais permettant aux célibataires homosexuels d’adopter.

En France, malgré les revendications et la situation des familles homoparentales existantes ou celles des postulants à l’adoption, ce n’est pas tant l’altérité sexuelle des principaux concernés que leur situation financière qui conditionne la réalisation de leurs désirs parentaux. Multiples sont les possibilités pour des homosexuelLEs, en couple ou non de devenir parents : outre celle légale d’adopter en tant que célibataire, réelLE ou déclaré comme telLE, couples lesbiens et femmes homosexuelles qui bénéficient de FIV à l’étranger, principalement en Belgique, de gays en couple ou non qui font appels à des mères porteuses, notamment aux Etats-Unis, plus fréquemment ceux ou celles qui usent des procédures coûteuses à l’étranger dans le cadre d’adoptions internationales en tant que célibataires ou via des coparentalités.

L’adoption ou la parentalité homosexuelle n’est pas permise par la loi. A la bonheur ! Elle est non seulement possible mais correspond à une réalité tangible, financière celle-ci liée à la capacité des postulantEs à user de procédures autres.

En matière sociétale, cette situation n’est pas nouvelle, la même était rencontrée avant la légalisation des Interruptions Volontaires de Grossesses. Les IVG illégales conduisaient les femmes sans ressources suffisantes à user d’avortements clandestins dans des situations sanitaires et morales que l’on connaît, les autres, aux moyens financiers leur permettant de se rendre à l’étranger, le faisait dans des situations toutes autres.

La loi, à défaut d’empêcher ces parentalités homosexuelles, ne sécurise pas le devenir et la situation des enfants élevés dans ce cadre, toute l’ambiguïté d’une législation qui sous le prétexte fallacieux de l’intérêt supérieur de l’enfant n’empêche en rien ces situations mais pire encore conduit à des situations qui vont, a forciori, à l’encontre même de l’intérêt de ceux qu’elle prétend vouloir protéger.

C’est toute l’hypocrisie de la situation française, celle-là même que l’Espagne connaissait et que le gouvernement espagnol a voulu régler. La différence entre la France et son allié européen désormais n’est pas tant dans des choix idéologiques que dans la volonté et le courage politique de régler des situations existantes.

Aux opposants au droit à l’adoption et à l’homoparentalité, une information majeure pour finir : une lesbienne n’est pas dépourvue d’utérus, et un gay n’est pas dépourvu de gonades !

EN SAVOIR PLUS

Le site de l’Association des Parents et futurs parents Gays et Lesbiens : www.apgl.asso.fr





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