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Homophobie d’Etat : le Rwanda recule, l’Ouganda maintient sa menace

Le fait d’avoir subi la domination coloniale et les exactions interethniques ne donne pas un certificat de bonnes intentions concernant la lutte contre les discriminations et pour l’égalité des droits, bien au contraire. Ainsi, depuis quelques semaines, associations LGBT et défenseurs des Droits de l’Homme s’alarment des projets de criminalisation de l’homosexualité concernant deux pays africains, le Rwanda et l’Ouganda. Si le premier fait marche arrière, la situation concernant le second demeure inquiétante.

Véto de l’exécutif rwandais au projet de criminalisation de l’homosexualité
Une réforme du code pénal rwandais prévoit dans un article 217 que «Toute personne qui pratique, encourage ou sensibilise une personne de son sexe à des relations sexuelles ou toute pratique sexuelle sera passible de cinq a dix ans d’emprisonnement, et à une amende allant de 200.000 à un million de francs rwandais». Débattu au Parlement à Kigali, le texte semble définitivement enterré après les diverses protestations internationales.

Ainsi, «Le gouvernement rwandais ne criminalisera pas l’homosexualité» a affirmé Tharcisse Karugarama, ministre de la Justice rwandais, déclarant encore que «l’orientation sexuelle est une affaire privée et chaque individu a droit à son orientation – il ne s’agit pas du tout d’une affaire qui concerne l’État».

Le Président Ougandais fait part de pressions internationales… sans annoncer de retrait de la proposition de criminalisation
A l’inverse, le président ougandais, Yoweri Museveni, a ironisé devant les parlementaires de sa majorité concernant les pressions internationales qu’il subit pour que la proposition de loi criminalisant l’homosexualité soit retirée.

«Le premier ministre du Canada vient me voir. Et de quoi me parle-t-il? Des gays. Le premier ministre britannique Gordon Brown vient me voir. Et de quoi me parle-t-il? Des gays. L’autre jour, ici même, Mme Clinton m’appelle. Et de quoi me parle-t-elle? Des gays» a affirmé Yoweri Museveni ajoutant qu’il fallait revoir la proposition de loi sans toutefois appeler à son retrait. «Il y a eu à New York une manifestation qui a rassemblé 300000 homosexuels. À part moi, qui d’entre vous, membres du Parlement, a déjà rassemblé 300000 personnes?» a-t-il encore indiqué faisant référence à une manifestation de le siège de la représentation de l’Ouganda à l’ONU.

Le projet ougandais prévoit qu’une personne accusée d’homosexualité est passible d’emprisonnement à vie et de la peine capitale si elle est également séropositive. Si les USA, la Grande-Bretagne, la Suède ou encore le Parlement européen se sont saisis du dossier et demandés, sous peine de sanctions, le retrait du projet, la France s’est montrée frileuse en limitant sa réaction à une simple déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Pour rappel, la France est à l’initiative, avec quelques autres pays, d’une déclaration à l’ONU visant à la dépénalisation mondiale de l’Homosexualité.

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