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Ouganda : peine de mort prévue pour les gays séropositifs

Le gouvernement de Kampala ajoute de l’infâme dans une région du globe qui n’a pas manqué de tragédies. Ainsi, la loi que se propose d’adopter le gouvernement Ougandais aboutirait à l’emprisonnement à vie, voire à l’exécution des homosexuels et des lesbiennes.

Emprisonnement à vie. Peine de mort en cas de séropositivité
En passe d’être adopté, le texte prévoit, selon la clause 2, qu’une personne accusée d’homosexualité est passible d’emprisonnement à vie, mais si elle est également VIH séropositive, il s’agit alors d’homosexualité aggravée et la sentence encourue est la peine de mort. La loi envisage également une sanction de trois années d’emprisonnement pour quiconque ne rapporterait pas à la connaissance de la police dans les vingt quatre heures l’homosexualité supposée d’une personne et une sanction de sept années d’emprisonnement pour toute personne impliquée dans la défense des droits des gays et des lesbiennes.

Gordon Brown et Stephen Harper, le premier Ministre Canadien ont réagi en marge du sommet du Commonwealth, en affirmant que cette législation était inacceptable. «Nous sommes loin en effet de l’application des principes de Yogyakarta que nous réclamons vigoureusement depuis quelques années, il s’agit dans ce cas, de sauver la vie de nombreux gays et lesbiennes ougandais, séropositifs ou non» indique le CGL Paris dans un communiqué. Pour Christine Le Doaré, sa présidente, «Une mobilisation des ONG et des états s’impose de toute urgence, nous en appelons au Quai d’Orsay et au gouvernement Français pour qu’il intervienne afin que le gouvernement Ougandais retire cette loi qui fait grossièrement fi des Droits Humains fondamentaux». Amnesty International avait qualifié ces articles d’«illégaux et immoraux», «Cette loi viole les droits de l’Homme et doit être retirée immédiatement» avaient exigé un collectif associatif dont Human Rights Watch (HRW) pour qui «Il s’agit d’une claire tentative pour diviser et affaiblir la société civile en frappant l’un de ses groupes les plus marginalisés».

La France avait déjà demandé officiellement à l’Ouganda de revenir sur son projet de loi mais sans succès pour l’heure. «La France exprime sa vive préoccupation devant le projet de loi actuellement discuté par le Parlement ougandais, qui vise à renforcer la législation en vigueur incriminant l’homosexualité et qui prévoit dans certains cas la peine de mort» avait indiqué Bernard Valeron, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, lors d’un point de presse le 30 octobre dernier. Les Etats-Unis avaient tout autant dénoncé ce texte, qualifié de «revers majeur» pour les droits de l’Homme en Ouganda.

Lutter contre la promotion de l’homosexualité
La proposition de loi incriminée vise officiellement à «lutter contre la promotion de l’homosexualité», antienne populiste trop souvent usité en Afrique malheureusement avec des conséquences humaines, sociales et sanitaires, du fait de l’impossibilité de prévenir la pandémie de Sida auprès des communautés LGBT locales, dramatiques. Le ministre de l’Ethique et de l’Intégrité ougandais, James Nsaba Buturo, avait justifié le projet de loi face à «Un mode de vie qui n’est pas bon» et «Des gens sortent dans les rues et distribuent de la littérature visant à convertir nos concitoyens». à un mode de vie dont nous pensons qu’il n’est pas bon», a-t-il expliqué, en référence aux conférences de presse et manifestations organisées par les organisations locales de défense des homosexuels.

Comme dans d’autres pays africains, l’homosexualité est déjà pénalisée en Ouganda, les associations rapportant des arrestations arbitraires et des cas de tortures et mauvais traitements contre des personnes majeures ayant des relations sexuelles consenties.

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Un reportage sur une manifestation à New York face à l’immeuble de la représentation de l’Ouganda aux Nations Unies. Les manifestants demandent à Barack Obama de faire pression sur l’Ouganda et suspendre si besoin l’aide américaine au développement à l’Ouganda (Anglais)






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L’Ouganda veut adopter la peine de mort pour les gays sropositifs !

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