Là où l’égalité des droits devrait, a priori, être un trait commun chez les militants LGBT, indépendamment des appartenances politiques, les dernière jours de campagne avant le premier tour des élections présidentielles marquent un durcissement des positions des uns et des autres.
Ségolène Royal a reçu un ultime soutien avant ce premier tour des militants LGBT du parti socialiste. HES préfère les déclarations actuelles de Ségolène Royal sur les questions LGBT là où par le passé elle montrait soit son opposition soit des hésitations non feintes. En réaction au meeting tenu hier par la candidate socialiste à Toulouse en compagnie du premier ministre espagnol, José Luis Zapatero, HES souligne un soutien «plein de sens, pour les personnes LGBT». «Les idées que défend Ségolène Royal sont celles qui défendent les meilleures formules pour régénérer le présent et préparer le futur», a déclaré le chef de l’exécutif espagnol. Ségolène Royal a, quant à elle, salué celui dont le «gouvernement a posé tous les actes fondateurs de la lutte contre le machisme» avec une «loi exemplaire contre les violences de genre» et qui a «eu le courage de faire la réforme du mariage pour les homosexuels».
«Le soutien de celui qui a conduit en Espagne, avec courage, les réformes défendues par Homosexualités Et Socialisme (HES), confirme l’ambition des socialistes et de leur candidate» qui «a en effet réaffirmé à de multiples reprises ses engagements en faveur de l’ouverture du mariage et de l’adoption pour les couples de même sexe» rappelle dans son communiqué HES pour qui «L’égalité des droits pour les lesbiennes, les gays, les bi et les trans (LGBT) passe par la victoire de la gauche réunie autour de la candidature de Ségolène Royal !» alors que «Les projets de société présentés par les candidats de la droite sont conservateurs et inégalitaires».
Autre soutien d’une personnalité politique européenne pour la candidate socialiste, celui du Maire homosexuel de Berlin, Klaus Wowereit. Le social-démocrate allemand a appelé les français vivant dans la capitale fédérale à «appuyer la candidate du Parti socialiste».
A gauche également, les Verts LGBT regrettent quant à eux le faible écho de la campagne de Dominique Voynet et surtout dénoncent «une véritable amnésie qui caractérise ce débat. On semble avoir le plus souvent oublié l’apport décisif des Verts aux combats pour l’ouverture du mariage aux couples homosexuels: c’est le mariage célébré à Bègles par Noël Mamère en juin 2004, auquel Madame Royal s’était opposée en son temps, qui a permis d’imposer cette revendication en France». Au passage, ils égratignent la candidate socialiste qui «refuse de s’engager sur l’autorisation de la Procréation Médicalement Assistée aux couples de femmes» et qui refuse de «prendre le moindre engagement en faveur des personnes transexuelles».
A l’opposé, GayLib, le mouvement LGBT associé à l’UMP, «invite les gays, les lesbiennes, leurs familles et leurs amis à refuser les clichés, à se méfier de «l’homophilie» trop récente et hypocrite de la candidate socialiste et à douter des propositions floues et incertaines du candidat centriste». Analyse surprenante de GayLib alors même que Nicolas Sarkozy défend un projet similaire à celui de François Bayrou, soit l’adoption d’une union civile en Mairie octroyant les mêmes droits que le mariage en dehors de la filiation et alors, également, que ce dispositif est inférieur au projet socialiste, comme celui de tous les autres partis de gauche, qui vise à ouvrir le mariage civil aux couples homosexuels et de permettre l’adoption par ces mêmes couples.
Aussi, GayLib ne peut que rappeler les bons mots à l’attention des LGBT de Nicolas Sarkozy, en évitant ceux qui fâchent, notamment les derniers sur le déterminisme génétique. «Nous connaissons bien Nicolas SARKOZY et nous savons combien son ouverture d’esprit et le respect qu’il porte aux gays et aux lesbiennes sont sincères et authentiques» déclare GayLib qui à l’appui reprend le bilan de leur candidat sur les questions LGBT : création d’une circonstance aggravante pour les agressions homophobes, pénalisation des injures et diffamations homophobes et sexistes, suppression du délai de 3 ans pour la déclaration commune de revenus entre pacsés et améliorations du Pacs.
Par sûr que l’opposition des projets entre la droite et la gauche sur les questions LGBT soit favorable au candidat de l’UMP, pour autant les militants de GayLib veulent croire qu’avec Nicola Sarkozy, ils peuvent «faire avancer la cause des gays et des lesbiennes, concrètement, rapidement et sans heurs.», moyen aussi de relativiser la différence d’importance des programmes sur ces questions.
Au final, même si les projets des différents candidats sur ces sujets nous intéressent au premier plan, il n’est pas acquis qu’ils soient déterminants dans le vote des LGBT. Après tout, on pourrait se réjouir de l’absence d’un vote communautaire, réducteur par essence et qui ferait de l’orientation sexuelle des électeurs le seul élément déterminant leur vote, communautariste pour le coup, sans pour autant minorer ou relativiser les clivages entre les projets. Les enjeux liés à l’élection, notamment sur ces questions, sont importants non seulement pour les LGBT mais aussi pour les hétérosexuelLEs car ils définissent la société de demain.
Le premier tour a lieu dimanche prochain, la campagne officielle s’achève ce soir à minuit.
EN SAVOIR PLUS
Le site de HES : www.hes-france.org
Le site de GayLib : www.gaylib.org
Le site de CENTR’ÉGAUX : www.centregaux.org
Le site des Verts LGBT : http://comm.lgbt.lesverts.fr
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