in

GayLib : la défense d’un bilan et celle du projet d’Union civile

Ce matin, GayLib, le mouvement associé à l’UMP réunissant les LGBT et militants gayfriendly du parti, dressait pour fêter ses 5 années d’existence le bilan devant la presse des actions menées par la majorité parlementaire et assumait la défense du programme LGBT du candidat Sarkozy.

Pour montrer le soutien de personnalités politiques du parti comme assumer les engagements programmatiques de l’UMP sur ces sujets, Roselyne Bachelot et Pierre Lellouche sont venus dire tout le bien qu’ils pensaient de l’action de GayLib comme assurer que le projet d’Union civile était la meilleure des choses pour assurer l’égalité des droits pour les personnes homosexuelles.

Si Stéphane Dassé, président du mouvement, assume le «pragmatisme politique» de GayLib qui adopte une méthode des petits pas sur ces questions pour asseoir une majorité au sein de l’UMP, il assure qu’avec le projet d’Union civile, «on parle de tout à fait autre chose qu’une simple amélioration du Pacs», c’est «une façon pour nous de faire avancer le débat rapidement et assurer l’égalité», «dès la session parlementaire de cet automne». Bien que GayLib assure vouloir garantir le «respect d’une société laïque», c’est avec les arguments réactionnaires que le mariage est encore perçu comme une union religieuse avec l’idée de filiation et de procréation que Stéphane Dassé a justifié le choix d’une Union civile ouverte à tous les couples, alors même que Nicolas Sarkozy n’en comprend pas l’intérêt pour ceux hétérosexuels, au détriment d’un mariage ouvert aux couples gays. «Sur le terrain de la famille on ne s’arrêtera pas là», faisant implicitement le constat d’un projet inachevé, a-t-il également prévenu. GayLib refuse d’admettre que le projet d’Union est avancé d’avantage par pragmatisme interne au parti permettant de garantir, peut-être, une majorité, que par choix idéologique, répondant sur le mariage qu’ils n’y sont pas opposés, ce qui était par ailleurs la revendication première de GayLib.

Pierre Lellouche, dont le candidat à la suppléance de la députation pour les prochaines législatives est vice-président de GayLib, a fait quant à lui son mea culpa : «Je leur dois (NDR : à GayLib) une vrai maturation personnelle. J’étais sur ces sujets à l’âge de la préhistoire avec des réactions basiques pas dignes». Parlait-il des propos homophobes qui lui sont attribués lors des débats parlementaires sur le Pacs ? Rappelant qu’il était à l’origine via un amendement parlementaire de la circonstance aggravante pour les violences homophobes, il a plus légèrement souri en pensant à la fête que GayLib organise demain au siège de campagne de Nicolas Sarkozy : «Je dois dire qu’une fiesta homo au QG me fait hurler de rire, je vois déjà la tête des technos».

Roselyne Bachelot, égérie du Pacs, s’est intronisée de son aveu même «la militante extrémiste de GayLib» avançant qu’elle défendait, in fine, l’ouverture du mariage civil aux couples homosexuels ainsi que l’adoption mais qu’elle estimait, comme GayLib et son homologue député de l’assemblée nationale, que la société française n’était pas assez mûre pour de telles avancées. Elle reconnaît au mouvement le fait d’être devenu au sein de l’UMP, un «ferment, une véritable force de proposition», une «vitrine» où plus légèrement «on s’amuse bien, on fait la fête». L’actuelle députée européenne a admis néanmoins que les personnalités et parlementaires au sein de l’UMP ouverts sur les questions LGBT demeurent une «minorité».

Alors comment faire adopter le projet d’Union civile comme le statut annoncé de beau-parent ? Pour Roselyne Bachelot, Pierre Lellouche et GayLib le fait que ce projet soit inscrit dans le programme présidentiel du candidat Sarkzoy et qu’il soit défendu par ce dernier permet de garantir son adoption. En cette croyance que certains jugeront faussement naïve, c’est bien la capacité à un courant sociétal de peser au sein de l’UMP qui est posée, alors même que médias et analystes politiques soulignent une droitisation de Nicolas Sarkozy au fil de cette campagne, ou que d’autres, comme Jean-Luc Romero qui soutient François Bayrou, ont perdu la croyance en la possibilité pour l’UMP d’évoluer sur ces sujets.

Par ailleurs, le flou demeure sur certains sujets et non des moindres. Ainsi, l’annonce par Nicolas Sarkozy de supprimer le Pacs lors de l’éventuelle instauration de l’Union civile n’est pas infirmée. Le fait que ce projet soit limité aux seuls couples homosexuels, ce qui conduit les associations et partis de gauche à le qualifier de «discriminant» et de «sous-mariage», n’est pas plus rejeté. «Nicolas Sarkozy réfléchi à nos propositions, le débat n’est pas arrêté» assure GayLib qui est partisan du maintien du Pacs et de l’ouverture aux couples hétérosexuels de l’Union bien que la justification de conclure une Union au lieu d’un mariage pour ces derniers soit difficilement compréhensible.

Concernant le cas du député homophobe Christian Vanneste, GayLib s’est voulu rassurant sur le fait qu’un candidat UMP soit présenté finalement contre l’élu du Nord pour les prochaines législatives. Si Roselyne Bachelot le souhaite également, elle a rappelé que «l’attitude de Vanneste est totalement inadmissible». Un membre de GayLib a, par contre, mis en garde contre «l’effet que cela aurait si un candidat de l’UMP était battu par Christian Vanneste».

La gauche, le Parti Socialiste et sa candidate, Ségolène Royal, n’ont pas fait l’économie des attaques de GayLib, dénonçant tant l’inertie de la gauche sur les questions LGBT par le passé en dehors du Pacs comme l’adhésion tardive de la candidate socialiste sur ces sujets. Les médias identitaires n’ont pas été en reste, accusés à demi-mot d’entretenir un clivage droite-gauche sur les questions LGBT là où un clivage de projets existe bel et bien comme une appréhension historique et idéologique différenciée de ces sujets.

GayLib revendique 2000 militants, pour moitié en province, avec une implantation régionale et au sein des fédérations croissante.

EN SAVOIR PLUS

Le site de GayLib : www.gaylib.org

Nos articles liés au sujet :
Le projet a minima de Nicolas Sarkozy défendu par GayLib
Act Up Paris en campagne contre Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy dans la ligne de mire des associations AIDES et Act Up Paris
Les réponses apportées au CGL Paris IDF par les candidatEs à la présidentielle
Les réponses apportées à l’Inter-LGBT par les candidatEs à la présidentielle







Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

TETU VOYAGE N2

Le Parlement Europen doit en traitant avec peu de conviction la question de l’homophobie en Pologne