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Espagne : réplique de l’Église au mariage gay d’un élu de droite

Un élu du Parti Populaire a épousé samedi dernier son compagnon lors d’une cérémonie célébrée par un maire du même parti. Bataillant contre la loi d’avril 2005 permettant aux couples homosexuels de se marier, le Parti Populaire (PP), principal parti de l’opposition, connaissait ainsi son premier mariage gay. José Araújo, conseiller municipal PP d’Ourense en Galice et en charge de la Culture, convolait avec son compagnon, Nino Crespo. La cérémonie était dirigée par le maire de la ville, Manuel Cabezas, également membre du parti de droite.

L’Église n’aime pas les mariages gays, rien de nouveau, mais a goûté encore moins que cette cérémonie concerne un membre du PP et que, en sus, des dirigeants locaux et parlementaires du parti de droite, traditionnellement proche du clergé local, participent à cette union. L’évêque d’Ourense, Luis Quinteiro, a jugé cette cérémonie «blessante» et «attristante» pour les catholiques, en rappelant également que les dirigeants politiques qui se déclarent chrétiens ont l’obligation de «ne pas soutenir de propositions» qui contredisent la doctrine de l’Église et qu’à défaut il s’agirait d’une «cause de scandale grave».

Le maire PP d’Ourense, Manuel Cabezas, qui a procédé à la célébration a déclaré au quotidien El pais être «croyant, mais je n’ai fait que ce qui est logique et ce qui est raisonnable». Le président du PP galicien, Alberto Núñez Feijoo et le chef du parti dans la province, José Luis Baltar, ainsi que nombreux élus, étaient présents à la cérémonie ainsi que des militantEs LGBT et des journalistes. Pour Alberto Núñez Feijoo, «Il s’agit d’une affaire privée, non politique», expliquant sa présence comme une marque d’amitié envers le marié qui régularise ainsi sa situation. Le Maire, lui-même, avait encouragé José Araújo à ne pas cacher son homosexualité et a accepté de célébrer la cérémonie alors qu’il avait voté au Sénat contre le projet de loi socialiste, par respect de la discipline parlementaire.

L’évêché dans ses déclarations justifie sa position en déclarant vouloir «éviter la confusion et les désaccords entre les fidèles et d’éclairer les politiciens catholiques qui souhaitent vivre pleinement leur foi dans l’exercice de leurs fonctions». Luis Quinteiro estime également que «Revendiquer la condition de Catholiques dans la sphère politique et social implique ne pas admettre des propositions qui contredisent expressément l’enseignement évangélique, gardée et transmise par l’Église». Au surplus, l’évêque a rappelé l’instruction pastorale, approuvée par la Conférence Épiscopale le 30 mars dernier, dans laquelle le clergé espagnol dénonce «l’exaspération pansexual» régnante dans la société espagnole.

La droite, soutenue par l’Église, avait bataillé jusqu’au bout concernant le projet de loi du gouvernement socialiste qui a autorisé les mariages homosexuels, persévérant par la suite via un recours devant le tribunal constitutionnel espagnol, toujours en instance, et alors que l’opinion publique espagnole est largement favorable à la loi adoptée et que des personnalités dans les rangs mêmes du PP appelaient à baisser les armes sur le sujet.

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