On ne sait si on peut se réjouir de la manifestation LGBT qui s’est déroulée vendredi dernier à Jérusalem.
Si on peut se féliciter qu’il n’y ait pas eu d’incidents majeurs hormis l’interpellation de contre-manifestants extrémistes et d’activistes gays qui souhaitaient défiler dans la rue, le rassemblement, en périphérie de la ville, au sein du stade de l’Université hébraïque a un goût d’inachevé.
La crainte d’incidents violents et la menace d’actions terroristes de fondamentalistes du Hamas et du Hezbollah suites à la bavure de Tsahal à Beit Hanoun ont obligé les organisateurs de la Pride de Jérusalem a annulé le défilé dans sa forme traditionnelle.
Aussi, ils étaient de 4000 à 5000 homosexuelLEs, sous la protection d’au moins 3000 policiers à se rassembler dans ce stade avec pour slogan principal «La Ville sainte est à tous». La principale association LGBT locale, Open House (La maison Ouverte) a réussi tout de même son opération de visibilité mais l’amertume du solution en demi teinte se double de l’opposition de l’opinion publique israélienne à la manifestation. Selon un sondage, 75% des Israéliens étaient opposés à la Pride de Jérusalem, dont près de 50% des laïcs.
L’enlisement du conflit israélo-palestinien, l’arrivée au pouvoir du Hamas dans les territoires palestiniens comme le fiasco de l’intervention armée au Liban ont radicalisé l’opinion publique israélienne et marque un retour en force d’un nationalisme exacerbé.
Les dignitaires et représentant des trois religions monothéistes avaient appelé à s’opposer à la tenue de la Pride, le Vatican communiquant officiellement sa désapprobation. Loin de jouer un rôle pacificateur et modérateur, les tenants de l’orthodoxie religieuse ont joué avec le feu en attisant les haines envers les homosexuels.
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