Au micro de Canal+, à l’issue d’un match opposant son équipe à celle d’Auxerre, victorieuse par deux buts contre un, le président du club de Montpellier, »Loulou » Nicollin a fait une fois encore une déclaration qui crée la polémique en attaquant un joueur de l’équipe adverse, Benoît Pedretti.
Pour M. Nicollin, réagissant à l’expulsion d’un de ses joueurs, «Pedretti a tout commandé sur le terrain, mais celui-là, quand il viendra à Montpellier, on va s’en occuper. Ce type est une petite tarlouze !». Le joueur de l’AJ Auxerre n’a pas tardé à réagir : «J’ai beaucoup de respect pour l’homme et pour ce qu’il a fait à Montpellier. Mais une insulte comme ça, c’est inacceptable, dire que j’ai commandé alors qu’il y avait un arbitre. Ils vont s’occuper de moi au match retour, on va voir ce que ça veut dire, mais je trouve ça assez grave.».
Louis Nicollin est un habitué de l’usage de l’insulte et autres expressions homophobes. Face à des journalistes, il avait déjà ponctué ses phrases, au sujet de ces détracteurs et adversaires, d’injures du type «cette bande de pédés», «les pédés». Le même, en juin dernier, interrogé sur la diffusion du clip contre l’homophobie réalisé par le Paris Foot Gay avait déclaré : «un clip sur le racisme, je suis prêt à le passer dès demain matin. Mais sur l’homophobie… Après ce sera quoi ? Les femmes battues ?», ajoutant que «Si la maire me demande de le passer, je le ferai. Mais je préférerais montrer des filles à poil…».
Pour le Collectif Contre l’Homophobie, basé à Montpellier, il s’agit, concernant Louis Nicollin, de «propos aussi nauséabonds que l’odeur des poubelles qui ont fait sa renommée». «Monsieur Nicollin sévit toujours sans crainte d’aucune sanction. Il ne devrait donc plus être possible d’entendre de tels propos de la bouche d’un responsable du football français» estime l’association qui attend des sanctions. L’équipe du Paris Foot Gay, qui s’est retrouvé au centre d’un cas patent d’homophobie d’un club de Créteil qui refusait de jouer contre elle, attend de même : «Il ne devrait donc plus être possible d’entendre de tels propos de la bouche d’un responsable du football français. Comment peut-on lutter contre une telle discrimination dans les stades quand un président, censé montré l’exemple, se comporte de la sorte ?».
Il n’est pas dit que les excuses formulées par le président Nicollin à l’attention du joueur auxerrois arrangent les choses. Hier, le président héraultais a téléphoné Benoît Pedretti pour s’excuser mais commenter ce fait à l’Equipe, il fait une nouvelle déclaration tendancieuse : «Pour moi, l’affaire est close», «On peut se parler, se dire les choses. On est des hommes, pas des gonzesses».
La Fédération française de football et son Conseil national de l’éthique (CNE) a prévu de se saisir de l’affaire Nicollin dès ce matin. Le président montpelliérain devrait être convoqué sous une quinzaine de jours, il pourrait être suspendu de ses fonctions officielles durant un à deux mois.
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