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Une étude sur le vécu des jeunes trans’ en France

Afin d’avancer dans la prise de conscience et la connaissance de ce que vivent les jeunes personnes trans et transgenre de 16 à 26 ans en France, les associations Homosexualités & Socialisme (HES) et le Mouvement d’Affirmation des jeunes Gais, Lesbiennes, Bi et Trans (le MAG- Jeunes LGBT) ont mené une enquête auprès des jeunes trans’ en France.

Le questionnaire portait sur leur histoire (type de famille, lieux de vies, type d’étude), la prise de conscience de leur transidentité, leur parcours de transition, leur sexualité, leur mal-être, les actes de transphobie subies dans la famille, à l’école, au travail, leur projet de vie, leur santé vis-à-vis du VIH.

Si le corpus a été relativement faible, une centaine de questionnaire complété, les données finales reflètent des tendances significatives connues.

Parmis les points les plus déterminants, ceux liés àla fragilité de cette population : un tiers (34%) des jeunes trans déclarent avoir tenté de se suicider. Par ailleurs, 98% des jeunes trans interrogés expriment un mieux-être une fois le parcours de transition de genre commencé. L’attitude de la famille est déterminante estime les associations : «Protectrice et acceptante en majorité, elle commet toutefois dans un cas sur cinq des actes de transphobie extrêmement violents comme par exemple le reniement ou l’exclusion».

A l’instar des populations trans’ plus âgées, les parcours médicaux d’hormonothérapie sont tout autant difficiles et se font généralement indépendamment des équipes hospitalières autoproclamées officielles. La moitié des opérations (simples plasties réparatrices ou réassignations sexuelles) ont lieu hors de France.

Dans le milieu scolaire, les stratégies de dissimulation, à l’instar de l’homosexualité, sont mis en oeuvre, la moitié des élèves trans’ seulement disent avoir «fait leur coming-out» auprès de leurs camarades ou de l’administration. Les résultats de l’enquête montrent également que la prévention du VIH doit rester d’une extrême priorité pour une génération trans’ qui vit des situations à risque. Enfin, cette jeune population trans exprime en très grande majorité l’envie de s’inscrire dans une histoire de couple et de parentalité, tout en étant consciente des nombreux obstacles qui seront devant eux : processus de changement d’état civil archaïque, arbitraire et discriminatoire, fermeture de la société aux projets familiaux qui ne sont pas basés sur la vraisemblance biologique.

«Ce travail révèle des vérités sur une réalité sociologique encore trop ignorée dans notre pays» estiment HES et le MAG qui en appellent «au réveil des consciences, à l’envie de développer la connaissance et la compréhension sur les jeunes citoyens trans et transgenre et à l’abandon des attitudes d’ignorance, de stigmatisation et de rejet».

Un débat agite justement les militantEs trans’ face aux autorités de santé qui travaillent actuellement sur le sujet avec un prérapport de la Haute Autorité de Santé jugé bien timide.

EN SAVOIR PLUS

Les résultats et analyses complets (format PDF) sont disponibles en ligne sur : www.hes-france.org

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