Une cinquantaine de prêtres «de tendance homosexuelle» ont dénoncé mercredi dernier dans une lettre ouverte au Vatican la directive papale interdisant l’ordination de séminaristes gays.
S’affirmant «profondément blessés», c’est une nouvelle Eglise du Silence qui s’organise, ces prêtes devant garder l’anonymat. Les motifs mêmes de la directive ont heurté ces prêtres notamment sur l’amalgame entre pédophilie et homosexualité évoqué dans le texte du Vatican pour justifier cet interdit.
Le cardinal Zenon Grocholewsky, préfet de la congrégation pour l’éducation catholique et signataire de la directive a été le récipiendaire de cette lettre ouverte par laquelle ces prêtes déclarent ne pas être des « malades du sexe et notre tendance homosexuelle n’a pas affecté notre santé psychique, ni nos dons moraux et humains». Les mêmes analyse la position de l’Eglise romaine comme «née en réaction aux récents cas de pédophilie récemment révélés notamment dans les Églises américaine et brésilienne» ajoutant que «La tendance homosexuelle n’est absolument pas synonyme de pédophilie et la seule idée d’être pris pour des pédophiles nous est insupportable».
Aux yeux de ces prêtes, «Le document laisse penser que le principal critère pour être un bon prêtre est la tendance sexuelle, alors que pour les fidèles, le véritable scandale c’est le luxe, le goût de l’argent ou du pouvoir, et l’éloignement des problèmes vécus par les gens».
Dans la foulée, le théologien contestataire allemand Eugen Drewermann, proche de Mgr Jacques Gaillot, a annoncé à la télévision allemande qu’il avait quitté l’Église catholique en juin dernier, sans renoncer à sa foi ,en raison des positions dogmatiques du Vatican. Prêtre, psychanalyste, auteur d’une cinquantaine d’ouvrages Eugen Drewermann se savait sur le départ suite à des positions controversées, notamment sur la virginité de Marie et la Résurrection du Christ, en les assimilant aux mythes, rêves et symboles de toute religion.
Pour finir, une petite analyse a contrario amusante. Le Vatican avançant la nécessaire sauvegarde de l’altérité sexuelle et son opposition aux tendances homosexuelles comme critères d’accès à la prêtrise, on peut se demander dans ce cas si l’Eglise n’admet pas alors l’hétérosexualité des prêtres comme condition intrinsèque de leur admission et par là même ouvre une brèche sur la question du célibat. Une femme hétérosexuelle pouvant par ailleurs remplir les mêmes conditions devrait par là même accéder au sacerdoce SIC
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