Selon le site 365gay.com, la politique annoncée d’interdiction des prêtres et séminaristes homosexuels, édictée par le nouveau pape Benoît XVI, aurait débuté dans un séminaire de Saint Louis dans le Missouri. Les investigateurs, lointains descendants de Torquemada, ont bien sûr abandonné la torture et La Question comme mode de collecte de l’information mais ne se privent pas de s’enquérir du passé (homo)sexuel des candidats à la prêtrise.
Le père Charles Bouchard qui dirige l’institut théologique s’est déclaré opposé à ces interrogatoires mais n’a pu les empêcher. L’institut, intégré à l’université de Saint Louis, compte 300 étudiants, 25 se destinant à la prêtrise. C’est sous l’angle du célibat principalement et non directement de l’homosexualité que les élèves sont interrogés.
Sans être à un amalgame prêt, les autorités catholiques entendent procéder à ces interrogatoires dans les 229 séminaires américains en justifiant cette politique à la suite des scandales pédophiles impliquant des prêtres et hiérarques religieux locaux. Le père Bouchard a indiqué qu’il est erroné de lier l’homosexualité avec la pédophilie mais ses supérieurs ne semblent pas partager cette opinion.
De manière plus pragmatique les autorités catholiques entendent moins pour assurer le respect de principes théologiques que de redorer son image auprès des fidèles américains. La concurrence des églises évangélique se fait de plus en plus sentir et plus gênant encore pour les finances du Vatican et alors que les dons des fidèles américains sont les plus importants au monde, ces derniers avaient chuté suites aux scandales pédophiles.
Le retour aux sources morales et pastorales est l’un des leitmotivs du nouveau Pape qui était jusque là le gardien du dogme en tant que Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
« Aucune idéologie ne peut effacer de l’esprit cette certitude que le mariage n’existe qu’entre deux personnes de sexe différent », martelait, en juillet 2003, le cardinal Ratzinger allant plus loin l’an dernier lors d’une interview accordée au journal espagnol El Pais : «Si nous devons reconnaître que ces personnes souffrent et veulent trouver une manière de vivre ensemble adéquate, créer la forme juridique d’une espèce de mariage homosexuel n’aidera pas ces personnes. Cette formule est destructrice pour la société et la famille.».
Le Cardinal Ratzinger avait fait publier la position de l’Eglise sur les « CONSIDÉRATIONS À PROPOS DES PROJETS DE RECONNAISSANCE JURIDIQUEDES UNIONS ENTRE PERSONNESHOMOSEXUELLES » en 2003. Ce texte invitait les chrétiens, hommes politiques ou non, à s’opposer à de telles mesures et qualifiait l’homosexualité de « phénomène moral et social inquiétant, même dans les pays où il n’assume pas un relief du point de vue du système juridique. Il l’est encore plus dans les pays qui ont déjà accordé une reconnaissance légale aux unions homosexuelles ou qui entendent le faire, en y incluant même dans certains cas, la capacité d’adopter des enfants ».
EN SAVOIR PLUS
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