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Art : Respect à l’urinoir .. de Duchamp !

C’est semble-t-il la sanction que vous encourrez s’il vous venait à l’esprit de faire un graffiti sur une oeuvre du musée du Louvres par exemple. Il n’est cependant pas conseillé de s’y risquer, sachant que l’amende est en général estimée à 15% de la valeur de l’oeuvre, plus les frais inhérents à la réfection des dégâts… Je vous laisse imaginer la somme à payer en cas de méfait sur la Vénus de Milo …

Bien sûr l’Art Contemporain est quelquefois difficile à digérer, et les ready-made peut-être plus particulièrement. Mais la justice n’a pas eu à considérer cet argument comme circonstance atténuante, et il n’aurait plus manqué que ça !
Notre malfaiteur semble connaître son sujet au point d’avoir voulu en devenir acteur … Son action est un happening pour lequel il attend une reconnaissance !

Il annonce par ailleurs avoir voulu rendre hommage à l’esprit dada et à Marcel Duchamp, en lui donnant une nouvelle dimension.

Rappelons le principe de ready-made (littéralement « déjà fini »), qui consiste à changer la perception que se fait le public, d’un objet déjà existant, en le rebaptiser au besoin, et en l’exposant tel quel, lui attribuant une dimension artistique…

En exposant un objet –par exemple cet urinoir en 1917– Marcel Duchamp déclenche le mécanisme du jeu des représentations symboliques qui lui sont associées.

Renversé et rebaptisé « fontaine » l’article prend une toute autre tournure, atteignant le statut d’oeuvre d’Art, alors que pour bon nombre d’entre nous les vespasiennes évoquent surtout un « lieu d’aisance », ou même les premiers lieux furtifs de rencontres.

En ébréchant l’urinoir le 4 Janvier dernier, alors que l’oeuvre était exposée au Centre Pompidou pour son exposition  » dada « , Pierre Pinoncely (nom d’artiste Pinoncelli) a voulu lui redonner son originalité, le ramener à sa fonction première.

L’homme n’en est pas à son premier coup d’éclat, en 1993 il urinait carrément dans la « fontaine », qui pour le coup retrouvait une originalité toute parfumée. A l’époque il avait déclaré que son intention était de ramener l’oeuvre à sa condition de pissotière. A son grand désarroi, il n’avait pas supporté que son intervention ne soit pas mentionnée désormais dans le descriptif du dispositif, s’estimant pour le coup co-auteur de l’oeuvre!

Vieil allumé ou initiateur incompris d’une nouvelle expression artistique ? Allez savoir, toujours est-il que notre trublion va maintenant devoir s’acquitter de 14 000 euros de frais de restauration de l’oeuvre, et de 200 000 euros pour le préjudice commis… La présidente du jury lui a par ailleurs rappelé qu’il était important d’ intégrer le fait qu’on ne pouvait s’approprier impunément ce qui appartient à un autre, d’autant plus lorsqu’on a le dessein de le dégrader…

L' »artiste« , surpris par la somme importante demandée, qui est cependant encore inférieur au préjudice réel, est bien décidé à faire appel…





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