En 2005, Louis-Georges Tin, professeur d’université, intellectuel et militant de la cause homosexuelle, prend l’initiative de lancer une Journée Mondiale contre l’homophobie et fonde le comité IDAHO. Depuis, des centaines d’associations dans plus de 50 pays prennent appui sur cette journée pour créer une mobilisation publique et politique en faveur des droits des personnes LGBT. En plus d’être adoptée par les associations et mouvements, cette journée est aujourd’hui reconnue officiellement par un nombre croissant d’États, régions, provinces, villes et communes. du Mexique au Québec, du Parlement européen à la France, etc.
C’est à cause des difficultés rencontrées quotidiennement par les Trans’, en France, comme à l’étranger, le déni même de leur condition et les répressions et violences dont ilsELLES font l’objet, que le comité Idaho à choisi la lutte contre la transphobie comme thème de sa 5ème édition.
Un débat agite justement les militantEs trans’ en France face aux autorités de santé qui travaillent actuellement sur le sujet avec un prérapport de la Haute Autorité de Santé jugé bien timide. C’est la première fois qu’une autorité médicale française se penche sur les questions de la transidentité et le transsexualisme mais les propositions sont loin de satisfaire les militantEs avec «4 ans de travaux pour continuer à percevoir une personne Trans’ comme un citoyen de seconde zone et un malade mental» et des propositions avancées jugées «archaïques, frileuses et conservatrices» dénonçaient l’Inter-trans récemment.
Déclassification psychiatrique du transsexualisme, allègement de la procédure du diagnostic et des procédures, prise en charge des interventions chirurgicales à l’étranger et un changement d’état civil automatique dès que la personne en fait la demande forment toujours quelques unes des revendications associatives. Le parcours actuel pour unE transsexuelLE en France s’apparente à un parcours du combattant. La procédure actuelle complète dure au moins 5 années.
A l’origine de la journée mondiale, le constat toujours présent de la négation des droits essentiels de la plupart des LGBT de part le Monde. «En 2008, 7 pays prévoient la peine de mort pour les relations sexuelles entre personnes de même sexe et 86 pays les criminalisent d’une manière ou d’une autre» rappellent le comité Idaho. Dans la plupart des pays au monde, les droits humains fondamentaux tels que définis notamment par la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi que le Pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et culturels sont bafoués.
La date du 17 mai a été choisie car elle est l’anniversaire de la décision de l’Organisation Mondiale de la Santé, en 1990, de retirer l’homosexualité de la liste des désordres mentaux. Le transsexualisme est toujours considéré en France comme un désordre mental.
EN SAVOIR PLUS
Le site d’Idaho : www.idahomophobia.org.
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