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Pink TV, de l’écran rose à l’écran noir?

Interrogé au micro d’Europe 1 hier, le patron de Pink TV, Pascal Houzelot, a fait part de ses difficultés à boucler la recapitalisation de la chaîne sans écarter l’éventualité d’une cessation pur et simple de la diffusion en cas d’échec : «Oui, c’est possible. C’est malheureusement une éventualité qu’il ne faut pas écarter».

Alors qu’à son lancement, Pink TV avait levé auprès d’investisseurs prestigieux (TF1, M6, Canal +, Lagardère, Pierre Bergé etc) 18 millions d’euros, ces derniers sont échaudés par les résultats de la chaîne, obligée en décembre dernier d’effectuer un plan social important et surtout de procéder à une augmentation de capital de 4,5 millions d’euros pour assurer sa pérennité à court terme.

PinkTV aurait déjà obtenu 3 à 3,5 millions d’euros auprès de ses actionnaires : «Il n’en manque pas énormément. Ce n’est pas une situation satisfaisante, mais ce n’est pas un drame absolu» a précisé Pascal Houzelot alors même que la difficulté à réunir ces fonds auprès de tels investisseurs laisse perplexe.

En déficit depuis sa création avec un résultat négatif cumulé de 14,3 millions d’euros au 31 décembre 2005, sans les chiffres encore non publiés de 2006, la chaîne qui avait de fortes ambitions n’a pas réussi jusque là à assurer la pérennité de sa diffusion, les abonnements enregistrés étant insuffisants tout comme les seuls revenus publicitaires, le tout causé par un manque de téléspectateurs.

Aussi, après le plan social et la nécessaire recapitalisation, la chaîne est sur le point de mettre en oeuvre son nouveau model économique en passant en clair, seuls les programmes de catégorie V resteraient soumis à abonnement via une nouvelle chaîne, PinX, qui a reçu l’accord du CSA.

«Si on est gratuit pendant la journée, on aura un score d’audience tout à fait décent» a pronostiqué Pascal Houzelot. Le même se voulait toujours rassurant quant à l’avenir de la chaîne, affirmant régulièrement que son développement est conforme à son business plan, se félicitant de revenus publicitaires supérieurs à ses attentes et que les abonnements étaient en croissance constante.

Les efforts actuels de la chaîne et de son dirigeant s’apparentent bien à un ultime pari dont l’issue ne peut être que la réussite si Pink Tv souhaite demeurer sur nos télés. Pari risqué, alors même que le secteur câblé subit la crise et la concurrence nouvelle de la TNT et, qu’au fond, la demande communautaire à une échelle nationale d’une chaîne gay n’est toujours pas démontrée.

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