Selon nos informations, Pink Tv changerait de modèle économique en passant en clair dès le mois de mars prochain, seuls les programmes de catégorie V resteraient soumis à abonnement, contraintes légales obligent.
En déficit depuis sa création, la chaîne qui avait de fortes ambitions n’a pas réussi jusque là à assurer la pérennité de sa diffusion, les abonnements enregistrés étant insuffisants tout comme les seuls revenus publicitaires, le tout causé par un manque de téléspectateurs. Si des efforts en matière de programmation ont été effectués après une première saison bien décevante alors même que l’abonnement mensuel est à ce jour de 9 euros par mois, le plan drastique en cours ne devra pas peser sur la qualité de la programmation, tout comme sa redéfinition, si la chaîne souhaite augmenter son audience et assurer son exploitation avec les seuls revenus publicitaires.
Alors que Pink TV a été perçue comme trop urbaine, bobo, la faiblesse de son budget de programmation n’a pas réussi à convaincre un auditorat suffisant pour assurer son équilibre, la seule diffusion de films pornos gays ne constituant plus un gage de succès comme l’avait connu Canal + à son lancement, subissant la concurrence de la V.O.D notamment tout comme l’incapacité pour Pink TV d’inscrire sa marque au-delà de la seule télévision et ne diversifiant pas avec succès son activité, notamment sur le web. Alors que les comptes de 2006 ne sont pas encore clôturés, la chaîne PINK TV enregistre un déficit d’exploitation abyssal avec au 31/12/2005 un chiffre d’affaires annuel de 4,6 millions d’euros pour un résultat négatif cumulé de 14,3 millions d’euros à cette même date.
Ce passage au clair pourrait se traduire dans un premier temps par un désabonnement massif des téléspectateurs qui payaient jusque là, perte de chiffre d’affaires qui devra pour assurer la réussite de ce plan s’accompagner d’une très forte augmentation de l’audience de la chaîne propre à appâter les annonceurs. Pari risqué pour PINK TV alors même que le secteur câblé subit la crise et la concurrence nouvelle de la TNT et, qu’au fond, la demande communautaire à une échelle nationale d’une chaîne gay n’est toujours pas démontrée. La chaîne se voulait toujours rassurante quant à son avenir, affirmant régulièrement que son développement est conforme à son business plan, que les revenus publicitaires sont supérieurs à ses attentes et que les abonnements sont en croissance constante. Il faut croire que non.
Ce passage au clair comme le changement de business model constituerait bien un va-tout pour la chaîne rose. A défaut, ce sera l’écran noir.
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