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La lutte contre le sida, une urgence en RDC !


Communiqu de presse – 7 janvier
2010

Act
Up-Paris, AIDES, ACS/AMO Congo, Avocats pour la sant dans le monde,

CONERELA +, Femmes +, Sidaction, Solidarit Sida


Bernard Kouchner en
Afrique – 1re tape
Le
Ministre des affaires trangres en Rpublique Dmocratique du
Congo
La lutte contre le sida, une
urgence en RDC !
M. Kouchner doit l’intgrer dans son agenda


2010 aurait d tre
l’anne de l’accs universel aux traitements pour tous les malades du sida, de
la tuberculose et du paludisme comme s’y taient engags les pays du G8 en
2005.
Pour commencer cette anne, le ministre franais des affaires
trangres et europennes, Bernard Kouchner, effectuera, partir d’aujourd’hui,
une visite expresse dans cinq des pays les plus touchs par le VIH/sida en
Afrique centrale et Afrique de l’ouest : le Rwanda, la Rpublique dmocratique
du Congo, le Congo-Brazzaville, le Burkina Faso et la Cte d’Ivoire.
Nous,
associations de lutte contre le sida en France ou dans les pays concerns par
cette visite officielle, dplorons l’absence de la thmatique du VIH/sida dans
le dplacement du ministre.


Situation pidmiologique en Rpublique dmocratique du
Congo
En Rpublique dmocratique
du Congo, les chiffres officiels qui donnent une prvalence de prs de 3%
sous-estiment la ralit ; les acteurs de terrain quant eux parlent d’une
prvalence que tournerait autour du 10%.
L’pidmie de VIH s’accompagne d’un
nombre trs grand de cas de tuberculose. La RDC fait d’ailleurs partie de la
liste des 22 pays les plus touchs dans le monde par la tuberculose (cette liste
comprend prs de 90% des cas de tuberculose dans le monde[1]). Elle y tient le
dixime rang.

Accs aux
traitements en RDC
Parmi les
personnes dpistes sropositives au VIH, moins de 10% de celles qui en ont
besoin[2] ont aujourd’hui accs aux traitements antirtroviraux. Ceux-ci sont
fournis 95% par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le
paludisme.
Or, le Fonds mondial traverse depuis 2 ans une crise de
financements lie la non tenue des promesses des pays donateurs d’augmenter
leurs contributions pour rpondre aux besoins croissants des pays en
dveloppement. Ce manque de financement met aujourd’hui en pril de nombreux
programmes, de prvention, de dpistage et d’accs aux traitements.
Aprs
avoir incit l’accs au dpistage, que faire lorsqu’il n’y a plus de
traitements disponibles pour mettre les personnes sropositives sous traitements
?

Epidmie du VIH et violation
des droits humains
Alors que l’avenir
de la MONUC[3] est l’agenda du dplacement de Bernard Kouchner, il est
impossible d’ignorer l’impact du conflit au Kivu sur la situation
pidmiologique en RDC. En effet, l’explosion de l’pidmie s’est avre tre en
grande partie lie aux violences sexuelles faites aux femmes par les groupes
arms. Aujourd’hui, selon des tudes menes localement l’est du pays, quatre
femmes violes sur dix seraient contamines par le VIH/sida. La prvalence chez
les soldats et combattants dans la rgion des grands lacs s’lverait
60%[4].

Que fait la France en
soutien aux actions de sant publique en RDC ?
En mars 2009 Kinshasa, lors de sa tourne claire
de 48h en Afrique, l’occasion de laquelle il avait fait la promotion des
intrts conomiques de la France sur le continent, le prsident Sarkozy,
n’avait aucun moment abord la question du sida.
L’absence de cette
question l’agenda politique des relations franco-congolaises reflte la
faiblesse de l’engagement de la France en matire de sant publique en RDC
(budget gnral de 20,000$ par an).
Par ailleurs le seul projet qui tait
men sur les violences sexuelles par la France s’arrte et ne sera pas
renouvel.
A plusieurs reprises Bernard Kouchner a montr sa proccupation
face la situation des femmes au Kivu. Le 22 dcembre dernier, devant la
commission des affaires trangres de l’Assemble nationale, il soulignait :
en particulier les femmes font l’objet d’exactions insupportables [.] cette
situation catastrophique, qui perdure depuis plus de dix ans, est une honte pour
le systme des Nations unies, que nous reprsentons tous .


Nous demandons Bernard Kouchner qu’ l’occasion
de ce dplacement, il rencontre les associations de malades du sida, et profite
de ses changes avec le prsident Joseph Kabila Kabange pour lui rappeler son
engagement de consacrer 1,5% du budget de l’Etat la lutte contre le sida, et
6,6% la sant. Pour rpondre cette urgence, les bailleurs internationaux,
les cooprations bilatrales, dont la France, et l’Etat congolais doivent tenir
leurs engagements et dmultiplier leurs efforts.


[1] Source Organisation Mondiale de la Sant
[2]
c’est dire, selon les critres de l’OMS, celles dont le nombre de CD4 est en
dessous de 200 – recommandations contestes car elles contrastent avec les
recommandations dans les pays du nord, de l’OMS, de mettre les personnes sous
traitement le plus rapidement possible
[3] Mission de l’Organisation des
Nations Unies en RD Congo
[4] Selon le Dr Omba Ka Londa, chercheur en sant
publique l’Universit libre de
Bruxelles.

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