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Annulation du Garance Reggae
Festival
Les organisateurs doivent en assumer la
responsabilit
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La direction du Parc des expositions de la porte de Versailles a souhait
annuler le Garance Reggae Festival, « en raison notamment des risques de troubles
l’ordre public », voquant une « mobilisation forte de la communaut
homosexuelle, des associations contre le racisme et des mdias ».
L’Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans (Inter-LGBT) n’a jamais
demand l’annulation du festival. Elle a demand avec plusieurs autres
associations que Sizzla, dont il faut encore rappeler la violence des paroles de
ses chansons, soit dprogramm du festival. Pour ce faire, l’Inter-LGBT n’a eu
recours qu’aux moyens dmocratiques que sont l’interpellation publique, la
pdagogie et l’appel au sens des responsabilits. Il s’est avr que cette
option, qui a t celle de l’ensemble des associations qui sont intervenues dans
les diffrentes villes de France, a t couronne de succs : les propritaires
de salle ont accept pour la plupart de bon gr de renoncer laisser des
chanteurs homophobes se produire sur scne.
L’Inter-LGBT s’tonne donc que le risque de trouble l’ordre public soit
invoqu : on laisse supposer de possibles incidents provoqus par les
associations de lutte contre l’homophobie sur les lieux du festival, alors qu’il
n’a jamais t question pour l’Inter-LGBT d’appeler de tels agissements.
L’Inter-LGBT a toujours refus d’impliquer la prfecture de police ou le
ministre de l’Intrieur, cartant d’emble cette arme facile de la menace
l’ordre public, qui ne fait rien avancer et qui attise les tensions. Le
directeur gnral de Garance Production, donne d’ailleurs des raisons
sensiblement diffrentes cette annulation, dans le Monde dat du 30 juin :
« Sizzla tait la tte d’affiche. On risquait de devoir rembourser les billets,
avec cette fois de vrais troubles l’ordre public. »
Le Parc des expositions et Garance Production peuvent certes s’tre entendues
pour invoquer des « risques de troubles l’ordre publique » afin de donner un
motif juridiquement valable l’annulation du festival, et faciliter ainsi
diverses indemnisations. Mais il reste inacceptable que ces risques soient
imputes aux associations. Le Parc des expositions et Garance Production doivent
assumer eux-mmes la responsabilit d’annuler le festival, ce que personne ne
rclamait. De mme qu’ils doivent assumer le risque d’avoir plac en tte
d’affiche un chanteur l’homophobie revendique.
L’Inter-LGBT reconnat plusieurs acteurs majeurs de la scne reggae
(chanteurs, producteurs, journalistes) de claires prises de distances avec
l’homophobie que d’autres essayent pourtant de prsenter comme essentielle
cette culture. Elle est convaincue que le public franais ne partage pas cette
homophobie dans sa trs large majorit.
Elle espre que la prise de conscience tardive des diffrents producteurs de
concert les conduira proposer leurs publics des programmations sans tte
d’affiche homophobe, afin que la culture reggae puisse librement s’exprimer en
France.
L’Inter-LGBT s’associera aux initiatives de ses partenaires visant
convaincre les artistes de prendre des engagements contre l’homophobie. Enfin,
elle initiera la rentre une campagne de sensibilisation contre l’homophobie
violente qui svit en Jamaque, dont les affaires rcentes ne sont que le
rvlateur.
—
Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans (Inter-LGBT) Association loi de
1901, membre de la Coordination Interpride France
et de l’ILGA (International Lesbian & Gay Association)
courrier postal : c/o Maison des associations du IIIe, 5 rue Perre –
75003 Paris
web :
http://www.inter-lgbt.org