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Sida : les antirétroviraux réduisent considérablement le risque de transmission hétérosexuelle

Une étude américaine menée sur 1 763 couples de quatre continents différents a validé ce que l’on sait désormais depuis quelques années. Au sein de couples hétérosexuels, stables et sérodifférents, en l’absence de charge virale détectable, la personne séropositive qui prend de manière adéquate son traitement voit le risque de transmettre le virus extrêmement réduit.

LA VALIDATION SCIENTIFIQUE DU TRAITEMENT COMME OUTIL DE PREVENTION ?

Le risque de transmission est réduit de 96 % conclut l’étude financée par l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses qui a abrégé l’essai compte tenu du caractère extrêmement significatif des résultats.

Menée au Botswana, Brésil, Inde, Kenya, Malawi, Afrique du Sud, Zimbabwe, Thaïlande et aux USA, l’étude vient scientifiquement valider ce que beaucoup de chercheurs et associations, notamment AIDES en France, supposaient. Le traitement correctement pris, conduisant à une charge virale indétectable dans le sang, tend à réduire le risque de transmission au maximum.

Pour autant, si cet essai laisse à penser que la mise sous traitement précoce de tous les séropositifs pourrait anéantir à terme le virus, les limites demeurent nombreuses. La première est que le traitement n’est pas accessible partout dans le monde. La seconde, est que le dépistage n’est pas encore généralisé et systématisé et que de nombreux séropos ignorent leur contamination. D’autres facteurs jouent également : coïnfection éventuelle, multipartenariats etc Enfin, cette étude incluait largement des couples hétérosexuels à 97%. On ne sait pas encore si les mêmes données se retrouveraient au sein de couples gays où les rapports sont davantage contaminants, la muqueuse anale étant plus fragile.

ESSAI PrEP INTERMITENTE «IPERGAY» EN FRANCE ET AU QUEBEC

En attendant ces éventuelles données, d’autres devraient être disponibles dans les prochaines années et concernant une nouvelle fois le traitement comme outil éventuel de prévention mais cette fois non pas au sein de couples sérodifférents mais pour des séronégatifs mêmes.

En effet, à l’automne 2011, doit commencer à Paris, Lyon et au Québec l’essai IPERGAY (Intervention préventive de l’exposition aux risques avec et pour les gays). Cet essai mené par l’ANRS vise à évaluer à dessein préventif l’administration à des homosexuels séronégatifs d’une combinaison antirétrovirale alors même qu’ils ne sont pas contaminés mais qu’ils ont des pratiques à risques. Les chercheurs espèrent que les contaminations seront réduites au sein du bras de l’essai disposant des molécules actives et compareront les résultats avec un second bras où est administré un placebo.

Un essai baptisé Iprex avait montré une baisse du risque de contamination pour des homosexuels prenant de manière quotidienne des antirétroviraux. Toutefois, une étude de même nature menée récemment en Afrique auprès de femmes à hauts risques de contaminations a été interrompue précocement du fait de l’absence de tout bénéfice constaté.

L’essai IPERGAY doit débuter à la rentrée par le recrutement de 500 personnes en 12 mois afin d’évaluer sa faisabilité. Si cette phase est positive, l’essai sera étendu à 1500 personnes de plus dans d’autres villes que Paris, Lyon, Montréal et même peut-être dans d’autres pays, Belgique, Suisse notamment.

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