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Le SNEG prconise le maintien de l’essai IPERGAY

Paris, le 23 octobre 2012

Communiqu de Presse

Une tude mene par le SNEG Prvention et l’Institut de recherche IPSR apporte des connaissances nouvelles sur les attitudes des gays srongatifs face l’utilisation des antirtroviraux VIH en prophylaxie prexposition (PrEP). Ces donnes peuvent alimenter le dbat franais autour de la PrEP.

En juillet 2012, la Food and Drug Administration amricaine a approuv l’utilisation des antirtroviraux en prophylaxie prexposition afin de rduire le risque de transmission du VIH parmi les individus srongatifs haut risque de contracter le VIH.

La PrEP n’est pas encore disponible en France, mais les experts dbattent sur les avantages et les inconvnients d’une ventuelle mise disposition de ce nouvel outil de gestion des risques pour les personnes srongatives. On ne disposait jusqu’ici d’aucune donne empirique sur le niveau de familiarit des gays franais srongatifs vis–vis de la PrEP, la part et le profil de ceux qui seraient prt l’utiliser si elle venait tre mise disposition et sur ce qu’il pourrait advenir de la prvention comportementale en cas de mise disposition de la PrEP.

Ces donnes sont dsormais disponibles grce l’tude en ligne www.CapoteEtPilule.net mene en juin-juillet 2012 par SNEG Prvention et IPSR auprs de 939 hommes gays srongatifs.

Les dbats sur la PrEP sont rests confins des cercles assez restreints. Seuls trois gays srongatifs sur dix ont entendu parler de la PrEP et seulement un gay srongatif sur dix se sent bien inform sur ce sujet.

La part des gays srongatifs qui seraient prts utiliser la PrEP reste rduite sauf si la PrEP pouvait offrir un niveau de protection exceptionnel : seuls 17,5% des rpondants seraient prts utiliser la PrEP si elle tait efficace 50%, 23% des participants l’utiliseraient si elle tait efficace 60%. Pour convaincre la moiti des gays utiliser la PrEP, il faudrait qu’elle puisse tre efficace 90%.

Les gays srongatifs sont bien plus souvent intresss par une PrEP la demande (62,8%) que par une PrEP en continu (24,6%).

Les gays srongatifs sont d’autant plus enclins utiliser la PrEP qu’ils sont inquiets face une contamination possible et qu’ils ont, par ailleurs, eu des rapports non protgs. Par contre, cette tendance est limite par le fait de percevoir un risque d’effets secondaires en cas d’utilisation de la PrEP.

Le risque de relchement de la prvention existe. Parmi les rpondants prts utiliser la PrEP, 25,1% exprimait un sentiment de relchement possible de la prvention en cas d’utilisation de la PrEP. Ce taux de relchement possible atteint 64% chez les gays srongatifs dmotivs face la prvention comportementale, un public qui regroupe notamment des hommes srongatifs de 35 ans et plus qui frquentent les tablissements de sexe. Dans la vraie vie, ce relchement pourrait contrebalancer le bnfice induit par l’utilisation de la PrEP en termes de rduction de la transmission du VIH, sans parler de l’impact des autres infections sexuellement transmissibles.

Il nous parat primordial de mieux informer les gays srongatifs sur la PrEP.

Pour intresser plus de gays, il faudrait cependant que la PrEP puisse tre utilise la demande plutt qu’en continu et que cette technologie puisse dmontrer une efficacit assez forte. Il convient donc d’accompagner l’essai actuel IPERGAY men par l’Agence Nationale de Recherche sur le Sida (ANRS) afin que l’outil que constitue la PrEP intermittente puisse tre test et amlior dans le cadre d’un essai clinique.

La priorit est de dmontrer l’efficacit de la PrEP intermittente afin de rpondre aux attentes potentielles des gays srongatifs franais.

Le prservatif reste l’outil le plus efficace dans le cadre de partenaires sexuels multiples ou anonymes, sa promotion doit se poursuivre sans ambigut. Dans ce cadre, IPERGAY n’est pas seulement un essai de dispensation d’antirtroviraux mais aussi un dispositif d’accompagnement de prvention personnalis et de dpistage rgulier des Infections Sexuellement Transmissibles (IST).

Clairement, la mise disposition de la PrEP dans le futur ne permettra pas de faire l’conomie de la prvention comportementale. Compte tenu du taux estim de relchement possible de l’tude Capote et Pilule, nous pensons qu’il faut maintenir le bras placbo de l’essai IPERGAY qui incite les gays srongatifs participant l’essai rester vigilants et permettra d’valuer avec prcision l’impact de l’accompagnement personnalis dont ils bnficient.

Pour ce qui est de la diffusion de la PrEP orale en continue pour les gays srongatifs, le SNEG Prvention pense que cela ncessite des infrastructures en capacit de suivre en accompagnement counseling et en accompagnement biologique ce qui n’existent pas ce jour en France, hors de l’essai Ipergay. La France ne compte toujours qu’un centre de sant sexuelle Paris (le 190). Entrer sous PrEP continue, c’est entrer sous suivi mdical comme les personnes vivant avec le VIH. Or, les files actives de personnes sropositives grossissent par la concentration des services infectieux au sein des hpitaux avec des moyens humains qui se rduisent, des temps et des frquences de consultations la baisse, ce qui prsage mal de la capacit du systme mdical franais actuel d’accompagner des personnes srongatives en PREP et en conseil pour qu’elles restent srongatives. Sans un dispositif d’accompagnement complet pour la PREP continue semblable celui de la recherche IPERGAY alliant counseling, prservatif antirtroviral, il nous apparait dangereux pour les gays srongatifs d’envisager une exprimentation de la PrEP dans la vraie vie.

Il est important pour la sant de notre communaut de se donner le temps de plusieurs recherches thiques et encadres afin de limiter au maximum les risques et les questions que soulvent encore la prise d’antirtroviraux pour les gays srongatifs tant d’un point de vue des rsistances, des volutions des comportements et du financement de ces antirtroviraux. En matire de sant, nous ne pouvons pas ignorer la crise sans prcdent que nous traversons, les crdits sant vont stagner voire diminuer avec une vraie menace pour la prvention comportementale et pour les personnes en affection en longue dure de ne plus voir leur traitement compltement pris en charge.

l’enqute est tlchargeable : http://www.sneg.org/prevention/

Remerciements :

– A l’ensemble des rpondants de l’enqute Capote et Pilule. Quel futur pour la prvention du VIH ?

– Aux sites Internet qui ont facilit de recrutement des participants : citegay.fr, beuronline.com, yagg.com, Tetu.com, sneakersgate.com, e-llico.com, xtremboy.com, gayvox.com, agendaQ.fr, Qweek.fr, gaydar.fr, www.bearwww.com

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