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Etude Capote et Pilule: le SNEG préconise le maintien de l’essai IPERGAY

L’étude Capote et Pilule menée en Juin-Juillet 2012 auprès de 939 hommes gays séronégatifs et portant sur leurs attitudes face à l’utilisation des antirétroviraux VIH en prophylaxie préexposition (PrEP), vient de livrer ses résultats, consultables en ligne sur http://www.CapoteEtPilule.net

Le SNEG Prévention, à l’origine de ce travail avec l’Institut de recherche IPSR, en donne ses conclusions dans un communiqué publié le 23 Octobre, et en tire certains enseignements…

Rappelant que la PrEP reste encore un sujet relativemment confidentiel puisque  »seuls trois gays séronégatifs sur dix » en ont entendu parler et que seulement  »un gay séronégatif sur dix se sent bien informé » à ce propos, le Syndicat National des Entreprises Gays constate dans un premier temps une relative réticence des interrogés à l’utiliser:  »La part des gays séronégatifs qui seraient prêts à utiliser la PrEP reste réduite sauf si la PrEP pouvait offrir un niveau de protection exceptionnel : seuls 17,5% des répondants seraient prêts à utiliser la PrEP si elle était efficace à 50%, 23% des participants l’utiliseraient si elle était efficace à 60%. Pour convaincre la moitié des gays à utiliser la PrEP, il faudrait qu’elle puisse être efficace à 90% ». Le Sneg souligne par ailleurs que  »les gays séronégatifs sont bien plus souvent intéressés par une PrEP à la demande (62,8%) que par une PrEP en continu (24,6%) » et qu’ils  »sont d’autant plus enclins à utiliser la PrEP qu’ils sont inquiets face à une contamination possible et qu’ils ont, par ailleurs, eu des rapports non protégés. Par contre, cette tendance est limitée par le fait de percevoir un risque d’effets secondaires en cas d’utilisation de la PrEP ».

L’étude Capote et Pilule a aussi permis de mettre en évidence un risque de relâchement pendant l’utilisation de la PrEP comme 25,1% des répondants ont pu l’exprimer via leur questionnaire…  »Ce taux de relâchement possible atteint 64% chez les gays séronégatifs démotivés face à la prévention comportementale, un public qui regroupe notamment des hommes séronégatifs de 35 ans et plus qui fréquentent les établissements de sexe ».

Le SNEG préconise une meilleure information des gays séronégatifs sur la PreP ainsi que la prudence car  »dans la vraie vie, ce relâchement pourrait contrebalancer le bénéfice induit par l’utilisation de la PrEP en termes de réduction de la transmission du VIH, sans parler de l’impact des autres infections sexuellement transmissibles ».

 »Pour intéresser plus de gays, il faudrait cependant que la PrEP puisse être utilisée à la demande plutôt qu’en continu et que cette technologie puisse démontrer une efficacité assez forte. Il convient donc d’accompagner l’essai actuel IPERGAY mené par l’Agence Nationale de Recherche sur le Sida (ANRS) afin que l’outil que constitue la PrEP intermittente puisse être testé et amélioré dans le cadre d’un essai clinique ».

Pour l’organisation:  »la priorité est de démontrer l’efficacité de la PrEP intermittente afin de répondre aux attentes potentielles des gays séronégatifs français.Le préservatif reste l’outil le plus efficace dans le cadre de partenaires sexuels multiples ou anonymes, sa promotion doit se poursuivre sans ambiguïté. Dans ce cadre, IPERGAY n’est pas seulement un essai de dispensation d’antirétroviraux mais aussi un dispositif d’accompagnement de prévention personnalisé et de dépistage régulier des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) ».

Toujours en se basant sur les résultats de l’étude, le SNEG estime la mise à disposition de la PrEP dans le futur ne permettra pas de faire l’économie de la prévention comportementale:  »Compte tenu du taux estimé de relâchement possible de l’étude Capote et Pilule, nous pensons qu’il faut maintenir le bras placébo de l’essai IPERGAY qui incite les gays séronégatifs participant à l’essai à rester vigilants et permettra d’évaluer avec précision l’impact de l’accompagnement personnalisé dont ils bénéficient ».

Enfin, le Syndicat des Entreprises Gays fait un point sur la diffusion de la PrEP orale en continue pour les gays séronégatifs, et estime que celle-ci  »nécessite des infrastructures en capacité de suivre en accompagnement counseling et en accompagnement biologique ce qui n’existent pas à ce jour en France, hors de l’essai Ipergay. La France ne compte toujours qu’un centre de santé sexuelle à Paris (le 190). Entrer sous PrEP continue, c’est entrer sous suivi médical comme les personnes vivant avec le VIH. Or, les files actives de personnes séropositives grossissent par la concentration des services infectieux au sein des hôpitaux avec des moyens humains qui se réduisent, des temps et des fréquences de consultations à la baisse, ce qui présage mal de la capacité du système médical français actuel d’accompagner des personnes séronégatives en PREP et en conseil pour qu’elles restent séronégatives. Sans un dispositif d’accompagnement complet pour la PREP continue semblable à celui de la recherche IPERGAY alliant counseling, préservatif antirétroviral, il nous apparait dangereux pour les gays séronégatifs d’envisager une expérimentation de la PrEP dans la vraie vie ».

EN SAVOIR PLUS:
L’enquête est téléchargeable: http://www.sneg.org/prevention/



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Le SNEG prconise le maintien de l’essai IPERGAY

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