in

Orléans : le caractère homophobe d’une agression reconnu

En novembre 2009, au tribunal d’Orléans, s’était tenue la seconde partie du procès d’une agression d’un homosexuel. Dans la nuit du 4 au 5 août 2007, Etienne (prénom modifié) s’est fait roué de coups sur un lieu de rencontre gay, situé le long des bords de Loire près du pont de l’Europe, par une dizaine de jeunes hommes. Trois ont été inculpés dont un mineur au moment des faits. Aucune insulte n’a été proférée sur les lieux et les agresseurs ont nié le caractère homophobe de l’agression. A l’issue d’une première audience, devant le Tribunal pour enfants, en avril 2009, le mineur au moment des faits a été reconnu coupable d’agression en réunion à caractère homophobe et condamné à 4 mois de prison avec sursis et 2 ans de mise à l’épreuve. Mais si le jugement en première instance a reconnu les faits de violence en réunion, il avait écarté le motif homophobe.

LA COUR D’APPEL RECONNAIT LA CIRCONSTANCE AGGRAVANTE D’HOMOPHOBIE

Le Parquet avait fait appel de ce jugement dès le lendemain et les prévenus comparaissaient en novembre 2010. Le jugement a été rendu hier et infirme la décision des juges de première instance qui tout en condamnant à 9 mois de prison avec sursis les deux agresseurs majeures avaient écarté la circonstance aggravante liée à l’orientation sexuelle présumée de la victime.

«L’argument majeur de la défense avait été que les agresseurs n’avaient proféré aucune insulte homophobe» rappelle ainsi le Groupe Action Gay et Lesbien-Loiret qui soutenait la victime lors du procès.

«La Cour d’Appel d’Orléans en a jugé autrement, puisqu’elle a reconnu la circonstance aggravante d’homophobie» se félicite le GAGL. «C’était tout l’objet de ce procès qui était de démontrer qu’une bande de jeunes hommes qui s’organisent pour agresser des homosexuels sur un lieu connu par eux comme étant un lieu de rencontres homosexuelles sont, de fait, dans une agression à caractère homophobe» souligne encore l’association.

«LE SILENCE ASSOURDISSANT DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE»

Le GAGL va plus loin dans son analyse de la décision d’appel demande «solennellement que les décideurs politiques et l’Etat prennent leurs responsabilités dans la lutte contre les discriminations et notamment l’homophobie dès le plus jeune âge».

Mais, alors que cette décision est rendue la semaine suivant la condamnation des agresseurs de Bruno Wiel c’est le Président de la République même qui est visé. Evoquant «le silence assourdissant du président de la République, toujours si prompt à réagir sur certaines situations horribles que peuvent vivre ses concitoyens» le GAGL dénonce une hiérarchisation des victimes, «Le crime homophobe serait donc destiné à être laissé dans le silence».

Président la Fédération des associations LGBT, le GAGL indique que dans ce cadre inter-associatif un «plan national de lutte contre l’homophobie» sera proposé aux candidats pour les présidentielles de 2012.

VIDEO PLUS

Un reportage de France 3 Centre sur l’audience d’appel






Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

WAG ! N 70

Le 5 fvrier : journe nationale de prvention du suicide