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Lyon : le kiss-in devant la cathédrale Saint-Jean sentait le gaz

La Lesbian and Gay Pride de Lyon interpelle la Préfecture du Rhône sur «sa gestion calamiteuse» du Kiss In organisé ce mardi 18 mai sur la place Saint-Jean, face à la cathédrale, et sur sa dispersion par les forces de l’ordre qualifiée de «violente».

UN KISS-IN SUR FOND DE DEBAT SUR HOMOPHOBIE ET RELIGIONS

Là où les premières manifestations de kiss-in étaient des manifestations de visibilité avec une ambiance plutôt bon enfant, elles se meuvent en actions militantes et politiques, notamment depuis le kiss-in improvisé sur le parvis de Notre-Dame le 14 février dernier qui avait donné lieu à des violences d’extrémistes catholiques proches de l’extrême droite.

Aussi, la manifestation organisée à Lyon, place Saint Jean, mardi 18 mai, et qui succédait à la Journée mondiale de lutte contre l’Homophobie et la transphobie, a vu deux camps s’affronter, d’un côté les militants LGBT locaux venus pour un kiss-in et de l’autres, des extrémistes rameutés notamment via les sites de la fachosphère.

Ainsi, pendant deux heures, les deux groupes se sont faits face, séparés par les CRS qui tentaient d’empêcher que la manifestation ne dégénère davantage. Il était 19h30 quand près de 400 militants LGBT ont tenté de rejoindre la place Saint-Jean où une centaine d’intégristes catholiques et proches de l’extrêmes droite les attendaient pour «défendre» la cathédrale.

«Assez, assez, de cette société qui ne respecte pas les trans, les gouines et les PD !» ont scandé les militants LGBT auxquels répliquaient les intégristes par un détournement d’un slogan antiraciste, méthode habituelle de l’extrême droite : «Première, deuxième, troisième génération : nous sommes tous, des enfants d’hétéros». Les militants intégristes ont également entonné des prières et fait pour certains des saluts nazis. Au drapeau du Vatican brandi d’un côté par ce que «Saint-Jean est à nous» (ndr : entendre les catholiques), le drapeau Arc en ciel a été déployé de l’autre en opposant un «vade retro les fachos».

GAZ LACRYMOGENES ET FLASH BALL

C’est à 22 heures que les CRS ont dispersé sans préavis les deux camps. Si du côté des manifestants LGBT, la dispersion s’est faite sans encombre, du côté des intégristes les forces de l’ordre ont du employé la manière.

Ainsi, deux catholiques extrémistes ont été interpellées pour rébellion et les CRS ont usé de bombes lacrymogènes pour faire sortir de la place les intégristes.

Aussi, la LGP de Lyon dénonce dans un communiqué cette dispersion «sans aucune sommation et sans prévenir en amont les organisateurs» alors que «Pourtant cette manifestation était déclarée, avait reçu toutes les autorisations nécessaires de la Préfecture du Rhône et se déroulait sans violence malgré l’obstruction des forces de l’ordre» alors que la contremanifestation était quant à elle non autorisée.

«Depuis une semaine, la Lesbian and Gay Pride de Lyon tire la sonnette d’alarme sur le manque de fermeté et de courage du Préfet du Rhône à l’encontre des mouvements intégristes catholiques, proche de l’extrême droite» indique encore la LGP qui interpelle le Préfet du Rhône.

Prévue samedi, le Kiss-In avait été reportée par la préfecture pour des motifs administratifs, report qui avait été dénoncé comme une entrave par les associations LGBT.

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Un reportage vidéo du quotidien Le Progrès de Lyon






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