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Usa : victoire symbolique et revers objectifs pour les LGBT lors de cette nuit électorale

Hillary Clinton était la candidate démocrate des gays et avait lors des primaires réunit une majorité du vote communautaire sous sa bannière. Il aura fallu la force de conviction du sénateur de l’Illinois pour que la communauté LGBT américaine soutienne Barack Obama.

Si aucun candidat aux Etats-Unis ne défend le mariage gay au niveau fédéral, le sénateur de l’Illinois s’est exprimé à plusieurs reprises sur les questions LGBT. Ainsi, l’élection de Barack Obama comme la majorité confortable dont il bénéficie désormais au Congrès permettra l’entrée en vigueur de la loi sur les crimes de haine homophobe et celles sur la non-discrimination des personnes LGBT dans le travail. Autre projet défendu par les démocrates, la remise en cause de la doctrine «Don’t ask. Don’Tell» qui conduit au renvoi de l’armée, des militaires dont l’homosexualité serait découverte. Le Sénateur a promis de revenir sur cette doctrine initiée par l’administration Clinton tout en prenant soin de déclarer qu’il consulterait les militaires avant. Favorable aux unions civiles au niveau des Etats, il refuse de revenir sur les législations internes aux Etats fédérés qui ont ouvert le mariage civil aux couples homosexuels et refuse, comme cela a été le cas par deux fois sous l’administration Bush, d’amender la constitution fédérale pour interdire les unions gays.

Encore hier, lors de son discours de Grant Park à Chicago, le nouveau Président des Etats-Unis a rappelé sa volonté d’unité nationale et de reconnaissance des minorités par une référence aux américains homosexuels : «Cette réponse a été donnée par jeunes et vieux, riches et pauvres, démocrates et républicains, noirs, blancs, hispaniques, asiatiques, indiens, gays, hétérosexuels, handicapés, valides. Tous ces Américains qui ont envoyé un message au monde: nous n’avons jamais été un simple rassemblement d’individus, un collage d’Etats rouges (républicains, ndlr) et d’Etats bleus (démocrates). Nous sommes et nous serons toujours les Etats-Unis d’Amérique».


Pourtant, la question du droit au mariage homosexuel au niveau fédéral se pose avec le revers en Californie ce même 4 novembre, qui constitue le point noir de cette journée électorale. Selon les résultats partiels annoncés par les autorités locales (Voir ici) et après dépouillement de 86% des bulletins, les électeurs californiens ont approuvé à 51.8% contre 48.2% la proposition 8, référendum local initié par les conservateurs, visant à revenir sur l’ouverture des mariages gays en Californie. Si l’Etat de la côte ouest a voté à 60% pour Barack Obama, ces mêmes électeurs ont majoritairement décidé d’interdire les unions homosexuelles qui avaient été autorisées par une décision de la cour suprême locale en mai dernier, les premières unions ayant lieu depuis cet été.

La campagne locale a été âpre et malgré les appels de célébrités, de personnalités politiques comme de grandes entreprises pour que soit rejetée la Proposition 8, il semble bien que cet Etat, considéré comme progressiste et qui a voté massivement pour Barack Obama, ait décidé de revenir à une situation discriminatoire antérieure.

Deux autres référendums locaux, sur le même sujet, dans des états conservateurs ont sans surprise également approuvé l’interdiction des mariages homosexuels : en Arizona, 56% des électeurs ont approuvé l’interdiction (contre 44% opposés) et en Floride, qui a pourtant voté ce coup-ci démocrate, 62% des électeurs contre seulement 38%, ont fait de même. Enfin, les électeurs de l’Arkansas ont approuvé à 57% contre 43% le fait que pour adopter il faut être civilement marié, excluant ainsi les couples homosexuels de toute velléité parentale.

«Le rêve américain est vivant» ont été parmi les premiers mots prononcés par Barack Obama hier soir. Concernant les LGBT, le rêve américain est schizophrène avec pour l’heure une législation fédérale inexistante et à construire, des législations internes partielles au mieux, discriminatoires au pire et dans la plupart des cas, et enfin un échec en Californie qui assombrira définitivement ces élections pour la communauté LGBT.

Si ces résultats devaient être confirmés, il ne resterait plus que les états du Massachusetts et depuis peu celui du Connecticut où les couples homosexuels peuvent se marier. Alors, oui, les LGBT américains, comme ici en France et ailleurs, continuent à rêver de législations égalitaires et non discriminatoires. C’est à Barack Obama aux Usa d’incarner et de réaliser ce rêve. Il a les moyens institutionnels et politiques de le faire au niveau fédéral, en aura-t-il la volonté ?

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