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«Pour une école sans AUCUNE discrimination»

L’Inter-LGBT a présenté ce matin à la presse la 7ème édition de la Marche des Fiertés Lesbiennes, Gaies, Bi et Trans, qui se déroulera le samedi 28 juin prochain de Denfer-Rochereau à Bastille. Ce sont une nouvelles fois environ 80 structures participantes qui sont attendues (associations, syndicats, partis…) et une dizaine d’établissements commerciaux qui parcourront les rue de Paris derrière un mot d’Ordre unitaire : «Pour une école sans AUCUNE discrimination».

L’inter-LGBT, après de nombreux mots d’ordre égalitaires et généraux, s’est voulue pragmatique après les élections présidentielles et législatives qui ont vu la droite rester au pouvoir. «On connaît les engagements de campagne de Nicolas Sarkozy qui ne se limitent qu’à la lutte contre les discriminations et la fin de non recevoir sur le mariage ou l’adoption» a rappelé Alain Piriou, Porte-parole, pour qui toutefois ce thème centré sur l’Education est un vrai défi, «thème difficile, depuis des années».

Une des raisons également du choix de ce mot d’ordre réside dans un double constat : «Les agresseurs sont souvent très jeunes» a rappelé Christophe Lefèvre, Président de l’Inter-LGBT, et «la sursuicidalité des jeunes en questionnement sur leur orientation sexuelle ou leur identité de genre» est un fait avéré avec des statistiques alarmantes comme l’a expliqué Philippe Castel de la FSU : «Un taux de 7 à 13 fois supérieur à la population générale et 32% des jeunes homosexuels ont tenté de se suicider».

Après des rencontres positives avec les ministères de l’Education nationale et celui de l’Enseignement supérieur et la recherche, des avancées significatives sont attendues, même si, pour l’heure, cela reste dans le domaine de la déclaration d’intention. Formation des personnels enseignants et parascolaires, outils pédagogiques et interventions auprès des jeunes, affichages et tractages à leur attention sont notamment attendus dès la rentrée 2008.

Pour l’heure le seul résultat palpable de ce travail a été la mention dans un paragraphe de la circulaire de rentrée 2008 de la lutte contre les LGBTphobies comme une des priorités de l’Education nationale. Un point de blocage toutefois : «Pour les collèges, tous reste à faire. On nous dit qu’il ne faut pas se disperser et privilégier les actions en lycées (…) mais derrière la question des moyens, sur les collèges, la tranche d’âge est plus difficile à assumer» en terme d’engagement politique sur ces sujets «alors que la construction identitaire se fait au collège».

Marie Rousset, membre de l’association de jeunes homosexuels MAG qui intervient en milieu scolaire a souligné que «le plus compliqué, là où il y a beaucoup de questions des jeunes c’est sur la sexualité proprement dite avec beaucoup d’a priori» et ce quelque soit le lieu d’intervention, les types d’établissement ou de jeunes sensibilisés.

Autre point d’achoppement, le «dilettantisme» du Ministère de la Santé et de la Jeunesse. «Roselyne Bachelot a été exemplaire lors du Pacs, il y a beaucoup d’annonces dans le plan Santé Jeunes mais les choses n’ont pas avancé depuis février et notre rencontre avec des conseillers techniques vendredi dernier s’est mal passée, on a compris que rien n’avait avancé».

Cette rencontre avec la presse a aussi permis de faire le tour d’autres dossiers. Une critique réelle a été portée à l’encontre de Xavier Bertrand «qui est complètement sourd à nos demandes», «on demande du dialogue social, même ça on n’arrive pas à l’obtenir» a expliqué Alain Piriou. Le ministre, en charge du dossier de la directive européenne contre les discriminations, a été «totalement silencieux et n’a pas défendu l’élargissement de ce projet aux discriminations liées à l’orientation sexuelle» a condamné l’Inter.

Un bon point a été donné à l’exécutif sur les questions de diplomatie et de défense au niveau international des LGBT même si le projet de résolution onusienne de dépénalisation de l’homosexualité «relève du strass et des paillettes» pour l’Inter-LGBT. «La diplomatie française, dans des cas très concret (NDR : Emprisonnements au Sénégal ou au Cameroun) est intervenue. Elle fait un travail discret et réel, qui n’a rien à voir avec la présidence Chirac» a estimé Alain Piriou.

Sur la question du Contrat Union Civil proposé lors de la campagne des présidentielles et législatives, «Les interlocuteurs (NDR : de l’Inter-LGBT) pensent que notre approche, l’amélioration du Pacs, est meilleure que celle du Contrat d’Union civil» avance Alain Piriou. Sur le Pacs, l’ouverture au conjoint survivant pacsé du bénéfice de la pension de réversion serait à l’arbitrage gouvernemental et marquerait, selon l’Inter, une avancée très importante sur une revendication ancienne.

Enfin, des satisfactions, avec les limites que l’on sait sur l’adoption simple et le congé d’accueil de l’enfant, ont été formulées sur le projet de loi sur l’Autorité parentale et les droits des tiers.

Les marcheurs sont attendus pour un départ à 14h, place Denfer-Rochereau. Comme les éditions précédentes, 3 minutes de silence en solidarité aux victimes du Sida seront effectuées à 16h30 où la Marche s’interrompra. Enfin, l’octroi, seul source de financement de la Marche qui n’est pas subventionnée tout comme l’Inter n’a pas de salariés, aura lieu au début du Pont de Sully avant l’arrivée à Bastille où l’animation sera assurée par Radio FG.

Marche Des Fiertés
Lesbiennes, Gaies, Bi et Trans’

Pour une école sans AUCUNE discriminations !
Samedi 28 juin 2008 de Denfert-Rochereau (14h) à Bastille

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