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Delanoë pour un lieu parisien au nom de Jean-Paul II

Alors que le débat avait été vif lors du décès du pape et de la mise en berne des drapeaux de la République laïque de ce fait, un nouveau débat houleux vient d’être provoqué par Bertrand Delanoë.

Le Maire socialiste de Paris a fait adopté avec l’appui de la droite et sans les voix de ses alliés politiques une proposition de principe pour qu’un lieu dans la capitale soit baptisé au nom de Jean-Paul II, il pourrait s’agir selon le premier élu de la capitale de rebaptiser le parvis de la cathédrale de Paris en « Parvis Notre Dame-Jean Paul II ».

Pour René Dutrey, président du groupe Verts, « Jean-Paul II n’a pas besoin d’une rue à Paris pour sortir de l’ombre, sa notoriété est assurée (…) Seule l’Histoire jugera si ses positions, notamment sur la pandémie de sida, ont été une régression ou non pour l’humanité », sa collègue communiste, Nicole Borvo, souhaitant quant à elle « éviter la précipitation » pour un pape qui avait « été en rupture avec ce qui bouge » sur les questions sociales.

L’idolâtrie et la Jean-Paul mania qui a suivi le décès du Pape ne doit pas faire oublier le bilan contrasté d’un Pape qui s’est opposé sur tous les grands thèmes sociaux (avortement, contraception, place des femmes, homosexualité.) ou pastoraux (célibat des prêtres, ordination des femmes.) et n’a jamais eu une position positive sur la prévention au VIH en se refusant à se positionner sur le préservatif et ne prêchant que l’abstinence, la fidélité ou la chasteté comme modes de lutte contre le Sida.

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P.S. (21/04/2005) : Un membre du service de presse de la mairie de Paris a tenu à nous préciser que cette proposition de principe a été également adoptée par quelques alliés non socialistes du Maire de Paris, et que ce dernier a rappelé sa totale opposition avec l’Eglise catholique et Jean-Paul II sur l’égalité hommes-femmes, l’IVG, la lutte contre le sida et sur l’homosexualité. Il estime également qu’il n’y pas lieu de parler de « débat houleux » et que le site de Notre Dame, qualifié par le Maire de « piste intéressante » a été avancé par Christophe Girard, adjoint à la culture.

Nous maintenons le fait qu’il est légitime de s’interroger sur l’opportunité d’une telle proposition dans un temps aussi court suivant le décès du Pape, dans le temps de l’émotion suscitée par sa mort, et qu’il est tout autant légitime de se demander s’il convenait de prendre la décision de principe de baptiser un lieu public à son nom sans qu’il y ait de débat sur la légitimité et le bien fondé même d’un tel acte.

Moins de précipitation aurait également permis – peut-être – de trouver un consensus au sein de la majorité municipale sur le sujet, évitant de voir dans un même élan, rare, les élus de l’opposition et les proches de Bertrand Delanoë adopter ce texte conjointement, des verts votant contre et le PC n’ayant pas participé au vote.




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