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Requiem pour un Pape révolutionnaire et réactionnaire

Au-delà de la chrétienté, la mort de Jean-Paul II samedi soir secoue la terre des hommes. Nul n’a pu être insensible à la déchéance du vicaire du Christ ni à sa force et son combat face à la maladie. « Poussière, tu redeviendras poussière », Jean-Paul II est apparu à la fois comme un homme atteint, un Karol Wojtyla en fin de vie, et comme un quasi dieu, un saint homme, pour le milliard de chrétien que compte la planète.

Au-delà de l’émotion légitime pour la mort d’un homme et celle d’un chef religieux, Jean-Paul II aura marqué l’histoire contemporaine, en conduisant le second pontificat le plus long de l’histoire de la chrétienté, en étant le premier Pape planétaire et médiatique et principalement par des engagements forçant le respect comme le rejet ou l’incompréhension.

Pape révolutionnaire et homme de paix et de dialogue, il aura prôné la paix dans le monde inlassablement, le dialogue entre les religions, la lutte contre les régimes totalitaires et aura critiqué le capitalisme sauvage et les inégalités sociales.

Pape réactionnaire et homme de la doctrine rigoriste, il est apparu complaisant avec l’Opus Dei, aura combattu toute forme de reconnaissance des unions homosexuelles, le droit à l’avortement, à la contraception, se sera opposé à toute forme de planification démographique, n’aura prôné que la chasteté comme mode de lutte contre le Sida avec les conséquences mortifères que l’on sait, aura loué une place rétrograde aux femmes et n’aura jamais voulu débattre du célibat des prêtres ou de la prêtrise des femmes.

« N’ayez pas peur » avaient été ses premières paroles papales, il n’a pas eu peur de mourir.




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MEC’S MAGAZINE N 5

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