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Lou Reed: Mort d’une icône Bi, Sex, Drug and Rock’n Roll

Dans un premier temps sur le web personne n’avait voulu croire à la triste nouvelle annoncée par le magazine Rolling Stone, et alors que l’espoir d’une mauvaise rumeur commençait à enfler, accompagné de tweets fébriles et teintés de rires nerveux, c’est finalement l’agent de l’artiste qui a fait tomber le couperet en confirmant le décès …

Immense chanteur, guitariste et song-writter, multi-instrumentiste dès l’âge de cinq ans, le new-yorkais Lou Reed était bien plus qu’un simple poète maudit, c’était véritablement l’un des piliers fondateurs du Rock, un véritable guide pour celui qui aura osé apprivoiser son univers, comptant l’illustre David Bowie parmi ses disciples.

L’artiste, ouvertement bisexuel, portait en lui le traumatisme d’une adolescence dévastée à l’âge de 17 ans. A cette époque, ses parents lui font voir un psychiatre qui décide de lui administrer des électrochocs en vue de le  »guérir » de ses pulsions homosexuelles. Lou Reed en fera une chanson en 1975:  »Kill Your Sons » (Tuez vos enfants; Ndlr). La scène sera plus tard relatée en 1996 dans une scène du film culte  »Velvet Goldmine » de Todd Haynes, qui décrit un personnage hybride entre Iggy Pop et Lou Reed.

La discographie de Lou Reed, accompagné ou non de son cultissime groupe le Velvet Underground (quatre albums), produit par la célèbre Factory d’Andy Warhol, est remarquable par la violence et la noirceur de ses textes, dont certains sont les premiers à aborder avec précision les thèmes du sexe, de la prostitution masculine, de la mort, de la drogue ou de la transsexualité.

Qui ne connaît pas  »Walk on the Wild Side », son plus grand succès repris entre autre par Vanessa Paradis? La chanson extraite de l’album culte Transformer, produit comme un hommage par David Bowie et Mick Ronson, traite du thème de l’homosexualité et du mode de vie dans certains quartiers de New York, librement inspiré du parcours d’amis qu’il a connu à la Factory, et qui ont connu une descente aux enfers à cause de la prise de drogues.

Dans les années 70, il fait scandale en s’injectant de l’héroïne sur scène, et en s’installant avec un transsexuelle prénommée Rachel, qui deviendra sa muse, inspiratrice de la plupart des chansons de l’album  »Coney Island Baby ». Artiste rebelle et sans concession, il se forge une réputation de  »mauvais client » auprès des journalistes, qu’il n’hésite pas à planter en plein milieu d’interview pour cause de « questions débiles ».

Mais Lou Reed est aussi l’auteur du magnifique  »Perfect Day », célèbre notamment pour son utilisation dans une scène-clef du film  »Trainspotting », ou encore  »Sunday Morning », porté par la voix androgyne du mannequin Nico (et oui c’est bien une femme qui chante),  »Femme Fatale » toujours avec le Velvet Underground, ou encore  »I’m waiting for the Man »,  »Sweet Jane » et le flamboyant  »Satellite Of Love » utilisé cette fois dans la B.O. de  »Velvet Goldmine »

Lou Reed c’est aussi l’album  »New-York », sorti en 1989, dans lequel il traite du thème du SIDA ( »The Halloween Parade ») ou de l’exclusion sociale ( »Dirty Boulevard »).

Lou Reed, très diminué ces derniers temps, avait dû recevoir une greffe de foie avant l’été. Selon son agent, sa mort serait liée à l’intervention.

D’innombrables personnalités ont réagi avec émotion à l’annonce de la perte de cette légende:

David Bowie, sur son Facebook officiel, qui après un RIP Lou Reed, a tout simplement posté:  »C’était un maître »

Ana Matronic, des Scissor Sisters, a tweeté:  »RIP Lou Reed. Le monde est décidément moins cool sans toi »

Jake Shears, des Scissor Sisters:  » Une fois j’ai dit à Lou Reed qu’il était un héros pour moi. Il a répondu: «Je ne suis pas un héros. Je suis juste ici. » Reste en Paix putain de mec. Merde. »

Simon Lebon, de Duran Duran:  »#LouReed est parti de ce monde aujourd’hui. Ne dites pas RIP pour l’amour de Dieu, car nous savons tous qu’il marche et nous savons tous de quel côté il marche »

Mark Ronson a sobrement posté une vidéo de l’artiste…

Boy George:  »Au revoir Lou Reed. Je pleure. Charlton Football Club 1974 m’a changé pour toujours. »

Benjamin Biolay:  »Lou Reed, Venus in Furs… À bientôt. »

Lloyd Cole :  »Sans Lou Reed, Bowie n’aurait jamais été pareil. Et je serais sûrement devenu professeur de maths. »

Lenny Kravitz :  »Lou, reste en paix du mauvais côté. »

Irvine Welsh (auteur de Trainspotting) :  »C’était une telle star. RIP Lou, et merci de nous avoir donné Perfect Day pour Trainspotting ».

Susan Sarandon:  »New York a perdu un de ses représentants les plus marquants »

Iggy Pop:  »News dévastatrices »

Etienne Daho:  »Merci pour tout »

Whoopi Goldberg:  »Le grand et étonnant Lou Reed est décédé, mes condoléances à sa femme Laurie Anderson. Lou était unique en son genre et cette fille de couleur, dit toujours dededede … » (référence aux paroles de  »Walk On The Wild Side ».

VIDEO PLUS: Perfect Day

Walk on the Wild Side





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