Le Samedi 15 Juin dernier, de nombreux manifestants, aussi bien homos, hétéros, bi et trans, se sont donnés rendez-vous dans les rues de Toulouse, Nantes, Strasbourg, Lyon, Arras et Metz, afin de défiler dans le cadre des traditionnelles marches des fiertés, particulièrement festives cette année puisqu’elles marquent la célébration de l’adoption de la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels.
Si dans la plupart des villes tout semble s’être déroulé sans heurts, on apprend aujourd’hui que la Gay Pride lyonnaise, qui a attiré entre 9 000 et 15 000 personnes, escortées par un service d’ordre conséquent, a malheureusement fait figure d’exception, plusieurs agressions à caractère homophobe y ayant été recensées dans la soirée.
Vers 17h par exemple, un garçon de 23 ans et un autre de 17 ans, identifiés grâce à une caméra de surveillance, ont craché sur un manifestant avant de lui donnant des coups de pieds. Les deux individus ont été déférés au parquet qui a ouvert une information judiciaire pour »violences volontaires en raison de l’orientation sexuelle », avec un mandat de dépôt requis contre le garçon de 23 ans. Peu avant 19h un garçon de 18 ans a quant à lui apostrophé une adolescente au sujet de son orientation sexuelle, avant de résister à son interpellation, pendant qu’au même moment trois garçons de 17 à 18 ans ont copieusement insulté et frappé des manifestants, blessant même l’un d’eux au point qu’il s’est vu prescrire une Incapacité Temporaire de Travail de deux jours. Plus tard vers 20h c’est un mineur de 14 ans qui était interpellé, soupçonné d’avoir agressé avec quatre complices, un homme de 26 ans, toujours en raison de son homosexualité. La victime ne l’ayant pas reconnu il a dû être remis en liberté, avec poursuite de l’enquête préliminaire.
Olivier Borel, de l’association Lesbian&Gay pride Lyon, a rapidement condamné ces incidents. Interrogé par le journal Métronews il a rappelé que la Gay Pride de Lyon de 2010 avait également dû faire l’expérience de débordements homophobes, »mais pas d’attaques directes ».
Evoquant le débat houleux sur le mariage et l’adoption pour tous qui a »permis de réveiller un discours homophobe que l’on pensait endormi », l’organisateur a aussi remarqué le jeune âge des personnes interpellées, de 13 à 23 ans: »Il faudrait renforcer le rôle de l’école en ce qui concerne les notions de vivre ensemble et de respect. Peut-être que les cours de morale laïque feront évoluer les choses dans le bon sens… »
