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Agressions homophobes en France : mais que fait l’Etat ?




Agressions homophobes en France : mais que fait l’Etat ?


Paris,
le 24 mars 2011

Un sondage IFOP command par le magazine Ttu
indique que, selon une enqute mene auprs de 439 gays, lesbiennes et bi en
France, 48% des homosexuel-le-s interrog-e-s ont t, au moins une fois dans
leur vie, victimes d’une agression verbale. Et pour un quart d’entre elles et
eux (24%), d’une agression physique. C’est la premire fois qu’une enqute de ce
type, ralise par un institut de sondage, est mene*. Elle met notamment en
avant le fait que les discriminations caractre homophobe sont jusqu’ deux
fois plus nombreuses que celles racistes, notamment en ce qui concerne les
agressions physiques.
Ce sondage nous rappelle qu’tre gay ou lesbienne
aujourd’hui, en France, peut vous causer les pires maux. Vous pouvez tre
rejet, insult, discrimin, frapp, voire tu pour ce que vous
tes.

Alors, que fait l’Etat ? Que fait le gouvernement ? Lui qui,
d’un ministre l’autre, ne tient jamais la mme ligne par rapport la lutte
contre l’homophobie.
Si le ministre des Sports et celui de l’Enseignement
Suprieur et de la Recherche ont affich leur volont d’avancer dans ce domaine,
avec des efforts qui restent confirmer, d’autres minimisent voire nient le
problme. Citons le ministre de l’Education nationale, qui n’a pas encore mis
en oeuvre suffisamment d’actions pour lutter contre les souffrances l’cole
lie l’homophobie – on se souvient notamment de l’pisode du « Baiser de la
lune », rvlateur de la frilosit du ministre ce sujet. Mais aussi du
ministre de la Sant – qui maintient toujours l’interdiction aux gays de donner
leur sang -, ou encore de celui de la Justice et de celui de l’Intrieur, dont
les fonctionnaires ne sont pas suffisamment form-e-s pour accompagner des
victimes d’homophobie.

C’est donc, chaque fois, au gr des
personnalits des ministres et des secrtaires d’Etat que de timides avances
ont lieu, sans jamais qu’une relle politique globale de lutte contre les
discriminations, et notamment contre l’homophobie, prenne place. Nous retrouvons
cette situation au niveau local : d’une collectivit l’autre, la politique
anti-discrimination change du tout au tout. Combien de sondages, de chiffres, de
statistiques faudra-t-il encore pour que les politiques se saisissent
vritablement du sujet ? Combien de milliers de gays et lesbiennes
devront-ils et elles tre encore victimes avant que soit instaure une politique
de lutte contre l’homophobie de relle envergure ?


SOS homophobie
rappelle que la lutte contre les discriminations lies l’orientation sexuelle
passe par l’ducation et la prvention.
Chaque enfant et adolescent ne
devrait pas quitter le systme scolaire sans y avoir t sensibilis, comme
certain-e-s le sont par notre association. Des actions de formation dans le
milieu professionnel, comme celles – toujours plus nombreuses – que SOS
homophobie mne, sont aussi indispensables. Aller sur le terrain, dialoguer,
dconstruire les clichs et les prjugs, sont autant de moyens pour que, peu
peu, les mentalits voluent vers plus de respect. Mais aussi, et surtout, SOS
homophobie rappelle galement que toute politique de lutte contre l’homophobie
restera en grande partie inefficace si l’ingalit de droit persiste. En
refusant de reconnatre aux couples homosexuels franais le droit de se marier
et d’tre parents, les politiques tablissent une hirarchie entre les
citoyen-ne-s. Nous ne pouvons tre tonns, ds lors, dans un pays qui
affirme que l’homosexualit est infrieure l’htrosexualit, que prs de la
moiti des gays et lesbiennes soit victime de propos homophobes, et qu’un quart
soit atteint dans son intgrit physique.


* A noter que SOS
homophobie, en 2008, avait publi son Enqute sur la lesbophobie. Notre
association avait interrog quelque 1793 lesbiennes, et les chiffres taient
difiants : 63% des rpondantes avaient t victimes au moins une fois de
lesbophobie. Parmi les contextes principaux, la famille arrivait en tte (44%
des cas), suivie des ami-e-s et du travail (24% des cas dans chacun des deux
contextes), puis le voisinage (18% des cas) et les lieux publics (12% des cas).
Plus de renseignements : http://www.sos-homophobie.org/enquete-sur-la-lesbophobie/enquete-sur-la-lesbophobie


Association de lutte contre la lesbophobie, la gayphobie, la
biphobie et la transphobie
Association loi 1901 cre le 11 avril 1994
c/o
Centre LGBT Paris IDF – 63 rue Beaubourg – 75003 PARIS
Ligne d’coute : 0 810
108 135 – Web :
http://www.sos-homophobie.org

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