Le magazine «gay, insolent, différent», PREF mag a annoncé par un communiqué qu’il déposait le bilan après 42 numéros.
«NOUS DEVONS DEPOSER LE BILAN»
«Aujourd’hui se termine l’aventure de Pref mag et c’est avec tristesse, mais aussi avec fierté, que nous devons déposer le bilan» ont annoncé Jacques Raffaelli et Christopher Gaspar, les fondateurs du magazine.
Les causes sont malheureusement connues concernant cette disparition qui reflète l’état de la presse, en général, et celle communautaire, en particulier. Alors que «la crise est arrivée (et) a touché de plein fouet les supports de presse écrite avec pour conséquence une baisse des recettes publicitaires», PREF mag n’arrivait plus à assurer la pérennité de son édition.
A l’instar du leader et désormais seul magazine gay généraliste français, TÊTU, PREF mag n’a jamais réussi a trouvé son modèle économique ni à assurer son équilibre financier. «Notre équilibre était trop fragile et nous n’étions pas armés pour tenir face à des courbes de ventes conjoncturelles et aléatoires et la défection des annonceurs» expliquent toujours les fondateurs du titre qui a vu son chiffre d’affaires s’éroder depuis sa création. Alors que le titre générait un CA de plus de 800.000 euros pour son exercice 2006, il avait baissé de près de 40% concernant le dernier bilan publié (moins de 500.000 euros de CA en 2009).
«NOUS N’AVIONS PAS A NOS COTES DE GENEREUX MECENE»
Reste donc, seul sur le marché de la presse identitaire, TÊTU. L’annonce d’un projet de vente du titre le mois dernier ne serait plus pour l’heure prioritaire, TÊTU ayant annoncé dans la foulée une réorganisation de son management et de sa formule.
«Pierre Bergé a décidé de renouveler sa confiance à l’équipe dirigée par le directeur de la rédaction Gilles Wullus» pouvait-on lire dans un communiqué du magazine. Ce communiqué a annoncé également une nouvelle formule pour la rentrée 2011 avec le voeu affiché d’accentuer son orientation vers un lifestyle «masculin d’information et de divertissement plus adapté aux attentes des lecteurs d’aujourd’hui».
Malheureusement, l’acte de décès de PREF mag comme le maintien en vie sous perfusion financière de TÊTU reflètent un phénomène plus large, celui d’une prédominance croissante du »tout gratuit ». Plébiscité par les lecteurs, comme par les utilisateurs de services de rencontres, le »tout gratuit » ne constitue pas un modèle économique propre à assurer la pluralité de l’offre et sa qualité. Pire, cela tue la diversité et cela se fera au final au détriment même des lecteurs et utilisateurs. Soit, l’information et les rencontres n’ont pas de prix mais ils ont un coût. Il sera peut être trop tard quand ils s’en rendront compte.


