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16 à 20 ans de prison pour les agresseurs de Bruno Wiel

Les quatre individus qui comparaissaient aux assises de Créteil depuis le 18 Janvier pour répondre d’actes de tortures, de barbarie et de tentative de meurtre sur la personne de Bruno Wiel parce qu’il était homosexuel, sont finalement condamnés à une peine de 16 à 20 ans d’emprisonnement.

Le verdict, en totale adéquation avec les 15 à 20 ans requis par l’avocat général Benoist Hurel, condamnant « un cas d’école de la barbarie » et de la violence homophobe, conclut un procès qui aura duré neuf jours.

Pour rappel l’altercation remonte à l’aube du 20 Juillet 2006 : Bruno Wiel se fait aborder par les accusés à la sortie du Banana Café, puis entraîner au parc de Vitry-sur-Seine, où le quatuor souhaite le délester de son argent et de ses effets personnels.

Très vite c’est l’escalade : Les individus en viennent aux insultes et aux mains, le torturent, le brûlent, le sodomisent avec un bâton, puis déguerpissent en le laissant pour mort …

Le Vendredi 21 Juillet 2006, Bruno est retrouvé nu dans un bosquet du parc, dans un état critique. Plongé dans le coma durant quinze jours puis hospitalisé pendant sept mois, il en ressortira avec des séquelles physiques, dont la perte de l’usage de la parole (qu’il a recouvré depuis après des mois de rééducation) et psychologiques, même s’il ne garde aucun souvenir de son calvaire.

Par leur « nombre » et leur « localisation » , les violences dont a été victime Bruno Wiel, devaient à coup sûr le conduire à la mort, a souligné Maître Hurel, précisant que si ce dernier a été retrouvé dans ce parc, c’est avant tout parce qu’un exhibitionniste y était recherché.

Autre précision : au cours de ce même été 2006, trois des tortionnaires présumés de Bruno Wiel ont agressé deux autres personnes dont l’homosexualité était « réelle ou supposée » en suivant un même mode opératoire. Inutile d’ajouter que le juge a requis les peines les plus lourdes pour les trois accusés qui ont pris part à l’ensemble de ces agressions.

Pendant le procès, les accusés Antoine Soleiman, Julien Sanchez, David Deugoue N’Gagoue et Yohan Wijesinghe, n’ont jamais cessé de minimiser leurs actes, évoquant des parcours difficiles, ponctués de violences conjugales au sein de leurs familles, et parfois même des abus sexuels. Seul Antoine Soleiman a reconnu que l’homosexualité de la victime avait été « un facteur déclenchant » à son agression.

En reconnaissant le caractère homophobe de que l’agression de Bruno Wiel, le jury lance un message très fort pour 2011.

L’homophobie, devra désormais être condamnée « avec la même vigueur que toute autre manifestation de violence à l’égard de personnes pour ce qu’elles sont, et non pour ce qu’elles font », s’est félicité Bartholomé Girard, président d’SOS Homophobie, Partie Civile au procès.

« Cette peine exemplaire a une signification lourde: on ne minimise plus l’homophobie comme c’était le cas auparavant. L’homosexualité n’est plus considérée comme une déviance » a-t-il ajouté.

Les accusés ont dix jours pour faire appel.

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