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Opéra : Francesca da Rimini

Francesca da Rimini, de l’Italien Riccardo Zandonai, vient d’entrer au répertoire de l’Opéra national de Paris.

Figure singulière que ce Zandonai, très peu connu en France. En marge du vérisme, il est à la fois l’héritier de la grande tradition de Verdi, l’élève de Mascagni, le plus wagnérien des compositeurs italiens et un admirateur passionné de Debussy et Strauss.

Je ne connaissais rien de lui avant que Jean-Laurent, un soir de 2006, ne me fasse écouter, un soir, au lit, à l’issue d’un exercice de gymnastique épuisant, un des podcasts de La Cieca présentant I Cavalieri di Ekebu, opéra étrange, qui m’avait donné envie de découvrir plus en détail les oeuvres de ce compositeur.

D’Annunzio offrit à Zandonai le livret de Francesca. On raconte même que la réussite de Zandonai, la plus belle de sa carrière, provoqua l’irritation du poète, qui refusa de voir cet opéra dont le succès éclipsa complètement sa propre pièce.

Comme dans le Triptyque de Puccini, quelques mots de Dante suffisent à nourrir la rêverie : les amours tragiques de Francesca avec le frère de l’époux hideux qu’on lui a désigné. L’ouvrage alterne scènes de genre (bataille, torture, menaces, jalousie), intimité féminine (Francesca et sa sour, Francesca et ses servantes) et scènes d’amour passionné. Il est tout entier dominé par le Tristan de Wagner : la légende en est citée dès le premier acte et des scènes de l’histoire de Tristan et Yseult ornent la chambre de Francesca. Il s’achève comme lui par la mort des amants.

Francesca a inspiré d’autres compositeurs : Tchaïkovsky, bien sûr, dans son célèbre poème symphonique mais aussi Ambroise Thomas (1882) et Rachmaninov (1906), qui composèrent tous les deux un opéra.

La musique de Zandonai est particulièrement raffinée, d’une opulence sonore et d’une sensualité rares, teintée de légère stylisations médiévales (un luth et une viola pomposa à cinq cordes font partie de l’orchestre). Le 3ème acte, notamment, déborde de lyrisme et de passion. Francesca ne pouvait donc être mieux servie que par Roberto Alagna, que l’on attend sur scène avec une vive impatience, dans un répertoire qu’il a toujours défendu avec autant de conviction que de talent.

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JEF pour CitéGAY ( http://jefopera.blogspot.com/ )




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