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Cameroun : une fatwa contre les gays

En dehors de l’Afrique du Sud, seul pays africain protégeant les homosexuels, l’écrasante majorité des Etats réprime pénalement l’homosexualité et les épisodes homophobes sont récurrents et trop souvent soutenus et entretenus par les responsables politiques, religieux et médiatiques. Le Cameroun n’échappe pas à ce phénomène et la  »fatwa » lancée par une association de jeunes camerounais contre les gays illustre une nouvelle fois ces dérives haineuses.

UNE «FATWA» CONTRE LES GAYS

Le rassemblement de la jeunesse Camerounaise, une association locale proche de l’opposition, a ainsi lancé sur son blog une chasse aux gays pour dénoncer l’attribution par l’Union européenne d’une subvention à l’association présidée par l’avocate friendly Alice Nkom.

«L’homosexualité est un crime grave contre l’humanité» estime ainsi cette association reprenant le thème habituel sur le continent que l’homosexualité est «une excroissance de la perversité occidentale». Dans sa «FATWA contre les homosexuels du Cameroun», le rassemblement de la jeunesse Camerounaise délivre un message sans ambigüité : «Traquez-les, dénoncez-les sans pitié, aucune!».

Ce message a été repris le Ministre de la Communication, porte parole du gouvernement, déclarant espérer que l’Etat ne restera pas les bras croisés face à au «crime commis par Maitre Alice Nkom contre la légalité, la souveraineté et l’indépendance du Cameroun».

Le CGL Paris qui avait reçu dans ses locaux la militante des droits de l’Homme et des minorités sexuelle s’est inquiété de sa situation dans un communiqué. Le CGL rappelle que la militante a déjà été arrêtée en 2006 alors qu’elle rendait visite à un des ses clients homosexuels jetés en prison après la publication dans la presse de listes de noms de gays présumés. Le CGL réclame que la sécurité d’Alice Nkom soit assurée «bien qu’elle relativise la menace» mais elle «pense qu’elle sera de nouveau arrêtée dans les prochains jours».

HONORÉ, UN GAY CAMEROUNAIS RÉFUGIÉ EN FRANCE MENACÉ D’EXPULSION

Dans le même temps, un gay camerounais réfugié en France continue à être menacé d’expulsion. Le tribunal de Bobigny voyait comparaitre Honoré suite à son refus d’embarquera, la décision a été renvoyée au 6 janvier 2012, ce délai d’un an visant à laisser le temps à la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) de rendre sa décision concernant sa saisine par Honoré.

Comme encore trop souvent, l’ Ardhis a du se mobiliser pour empêcher l’expulsion d’Honoré de France, pays qui pourtant se targue d’avoir initié l’appel à la dépénalisation universelle de l’homosexualité.

Pour rappel, l’article 347 bis du code pénal camerounais pénalise l’acte sexuel entre deux personnes de même sexe, acte «puni d’un emprisonnement de six mois à cinq ans et d’une amende allant de 20.000 à 200.000 francs CFA».

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