Cela faisait longtemps, on doit l’avouer, qu’on n’avait pas participé à une Marche nationale des Fiertés aussi réussie. La météo aura aidé, certes, mais le contexte politique tout autant. Alors que les associations réclament l’Egalité réelle et que la France se retrouve désormais à la traine sur ces questions, l’unité aura été de mise pour les associations, syndicats, partis et autres structures présents à la Marche derrière le mot d’ordre «Violences, discriminations, ASSEZ ! Liberté et Egalité, partout et toujours».
800.000 PARITICIPANT(E)S SELON L’INTER-LGBT, 99.000 SELON LA POLICE !
Comme en Province où toutes les Marches locales ont enregistré des records d’affluence, la Marche de Paris aura été marquée par une participation jamais égalée, fait que tous les participants auront pu constater. Tout le monde, sauf la Police, la Préfecture communiquant un chiffre abracadabrantesque de 99.000 personnes (34.000 dans le cortège et 65.000 le long du parcours).
Pourtant ce sont bien 800.000 personnes qui se sont réunies à la Marche arpentant le pavé parisien, sous le soleil, de Montparnasse à Bastille. Avec un départ programmé à 14h, les premiers chars ne sont arrivés qu’après 18h. Au coté de Vincent Loiseau, Porte parole de l’Inter-LGBT, on pouvait reconnaitre derrière la banderole de tête de cortège Harlem Désir (PS), le président du Conseil Régional d’Ile-de-France Jean-Paul Huchon, qui subventionnait le podium d’arrivée et disposait pour la première fois d’un char, Anne Hidalgo, première adjointe de Bertrand Delanoë excusé cette année ou bien encore Cécile Duflot pour les Verts ou Jean-Luc Romero.
A noter, le quart d’heure warholien d’un conseiller municipal radical (droite), Thierry Coudert. Ce dernier s’est offusqué d’avoir été interdit de défiler derrière la banderole de tête alors qu’il est favorable au mariage et à l’adoption. Appartenant à la majorité parlementaire, la règle est pourtant claire et appliquée chaque année. Ne figurent en tête de cortège que les représentants politiques de partis adoptant les revendications associatives même si à titre individuel ils seraient favorables à de telles mesures.
«Cette Marche a démontré à toutes et tous que nous ne pouvons contourner la question de la lutte contre toutes les discriminations et pour l’égalité des droits» a souligné Vincent Loiseau alors que la France se retrouve à la traine sur les questions LGBT et que les associations dénoncent le blocage actuel de l’exécutif (article).
La dernière Marche de la saison aura lieu à Marseille le samedi 10 juillet 2010 avec une Lesbian and Gay Pride Marseille qui s’annonce importante également.
UNE MARCHE UNITAIRE
A noter, la Marche aura été parfaitement unitaire cette année, GayLib qui réunit les militants homosexuels de la majorité parlementaire s’était démarqué de l’UMP en prélude à l’évènement.
Pour marquer son désaccord, GayLib revendique désormais son autonomie, son indépendance et sa libre parole, sans concessions. «Cette année, Gaylib défilera sous ses propres et seules couleurs. Notre char ne sera pas financé par l’UMP et n’en portera pas le logo» précisait Emmanuel Blanc, son Président, dans un communiqué. «nous ne pouvons aujourd’hui que constater un grand décalage entre les revendications du mouvement gay dans son ensemble, et de GayLib en particulier, et les positions de l’UMP» soulignait-il encore, actant que «GayLib ne saurait s’accommoder de cette inaction. Nous sommes dorénavant bien en avant de notre famille politique sur ces sujets, et nous ne pouvons que constater le décalage existant entre le mouvement gay et lesbien et l’UMP». Aussi et avec se positionnement nouveau, GayLib a pu défiler sans qu’il soit empêcher d’évoluer par des manifestants d’extrême gauche comme cela avait pu être le cas lors des précédentes éditions.
Comme les éditions précédentes, 3 minutes de silence en solidarité aux victimes du Sida ont été effectuées à 16h30 où la Marche s’est interrompue. Face au déni relatif de l’importance de la pandémie au sein de la communauté et l’inaction gouvernementale sur le sujet, la lutte contre le VIH et contre la sérophobie pourraient à eux seuls faire l’objet d’un mot d’ordre pour la prochaine édition de la Marche.
A noter que la soirée de samedi a été marquée par un fait-divers dans le Marais, sans que l’on sache pour l’heure s’il est en lien avec l’évènement. À minuit, un homme d’une quarantaine d’années a reçu un coup de couteau dans la poitrine à l’angle des rues du Renard et Saint-Merri devant un café. «La plaie est très profonde» a précisé un médecin du Samu au Parisien. La victime, écroulée devant la terrasse du café l’Excelsior a été immédiatement hospitalisée.
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Un reportage de BFM TV sur le sujet
Un tour des JT, blogué par GayClic


