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Sida : l’éveil de la Chine et de l’Afrique du Sud

Sur le front de la lutte contre le Sida, deux nouvelles viennent conforter les militants et associations. La première concerne la Chine dont le nombre de séropositifs ne cesse de croitre avec la levée de l’interdiction d’entrée des séropositifs sur le territoire. La seconde nouvelle concerne la fin du mutisme d’Etat de l’Afrique du Sud sur le sujet, le président sud-africain annonçant un plan ambitieux de lutte contre la pandémie.

LA CHINE LEVE L’INTERDICTION D’ENTREE DES PERSONNES S+ SUR SON TERRITOIRE

Régulièrement dénoncée, les entraves à la libre circulation des personnes séropositives sont levées tant bien que mal au fur et à mesure des aléas politiques ou des évènements internationaux. En l’espèce, Pékin a annoncé mardi 27 avril la levée des restrictions concernant l’entrée en Chine des étrangers porteurs du virus du sida et ce à quelques jours de l’ouverture publique de l’Exposition universelle de Shanghai.

Jusqu’à ce jour, les ressortissants étrangers souffrant de «maladies psychiatriques, lèpre, sida, maladie sexuellement transmissibles, tuberculose pulmonaire active ou autres maladies infectieuses» étaient interdit de pénétrer sur le sol chinois.

Cette nouvelle intervient après une même levée d’entrée sur le territoire par les Etats-Unis entrée en vigueur en janvier dernier (Article).

Cette décision a été saluée par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui invite «les autres pays où de telles restrictions sont appliquées à les lever d’urgence». Figurent, sur cette liste, la Russie, la Corée du Sud, la Lybie, le Soudan, l’Arabie Saoudite, l’Arménie, l’Irak, le Bruneï, la Moldavie, le Qatar et l’Oman. Plus largement, la moitié des pays membres de l’ONU appliquent des mesures discriminatoires aux séjours de plus de trois mois. Parmi ces pays, plusieurs sont membres de l’Union européenne.

A noter que les autorités chinoises sont mises en cause pour le sort réservé au dissident Hu Jia qui avait notamment dénoncé un scandale de sang contaminé dans une province chinoise. En visite d’Etat en Chine alors qu’il doit inaugurer le pavillon français de l’exposition universelle, le président Sarkozy a été interpellé par Act Up Paris qui réclame une intervention française auprès des autorités locales concernant Hu Jia, incarcéré pour des raisons politiques. «Ses demandes de libération pour raisons médicales sont refusées alors qu’il est gravement malade, que son pronostic vital est engagé» souligne Act Up dans un communiqué faisant référence à l’hépatite B qui a dégénéré en cirrhose du prisonnier politique mis à l’isolement.

La Chine compterait environ 740 000 personnes séropositives sur son territoire et plus de 100 000 malades du sida.

L’AFRIQUE DU SUD ANNONCE UN PROGRAMME AMBITIEUX DE LUTTE CONTRE LA PANDEMIE

De son côté l’Afrique du Sud franchit un cap salvateur espérons-le après des années de déni de la pandémie qui la frappe et d’une incurie des pouvoirs publics. Ainsi, le président Jacob Zuma a annoncé un programme ambitieux, même s’il demeurera insuffisant, de lutte contre la pandémie dans son pays et symboliquement a rendu public les résultats d’un test de dépistage le concernant pour inciter la population à se dépister.

Polygame et ayant reconnu avoir des rapports non protégés avec une femme séropositive, le président Zuma indique qu’il demeure séronégatif.

Aussi, Prétoria annonce vouloir porter le nombre de personnes dépistées d’ici à 2011 à 15 millions contre 2,5 millions en 2009, et fournir des traitements antirétroviraux à 1,5 million de personnes, contre environ 1 million en 2009. Si ce chiffre, comme les annonces d’augmentation du budget dédié à la lutte contre le VIH est à saluer il est à mettre en perspective avec le nombre estimé de personnes séropositives dans le pays, nombre estimé à 5.7 millions pour une population totale de 50 millions de sud-africains.

Le prédécesseur de Jacob Zuma, Thabo Mbeki, au pouvoir de 1999 à 2008, s’était sinistrement illustré par un déni de la pandémie allant jusqu’à accuser les traitements de causer eux-mêmes les décès ou préconisant, comme sa ministre de la Santé, Manto Tshabalala-Msimang, des pseudos thérapies alternatives à base de plantes ou de graines de moutarde sic. Sur le sujet, le père de la Nation sud-africaine, Nelson Mandela, était l’un des seuls à s’impliquer fortement dans la lutte contre la pandémie notamment via sa fondation. Il avait annoncé en 2005 que son fils était mort du sida dans un pays où le tabou des décès liés au vih est quasi-total.

L’Afrique du Sud compte moins de 1 % de la population mondiale, le pays représente 17 % des cas d’infections par le VIH.

VIDEO PLUS

Un reportage de France 24 sur la lutte contre le Sida en Chine

Un reportage de 2003 montrant l’engagement de Nelson Mandela

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