in

Canada : des commentateurs TV dérapent sur le patinage

Lourd et gras, non pas la prestation de l’américain Johnny Weir, patineur artistique en compétition aux Jeux Olympiques de Vancouver, mais le commentaire le jeudi 17 février, par deux présentateurs francophones de la chaîne canadienne RDS, de la prestation du sportif suite à son programme libre.

Johnny Weir, jugé trop efféminé, qualifié de «mauvais exemple»
Alors que le médaillé de bronze aux championnats du monde 2008 ne dément pas les rumeurs liées à son homosexualité ni ne les confirme par ailleurs et qu’il fait partie des patineurs qui privilégient l’aspect artistique à celui technique, Alain Goldberg, journaliste sportif, et Claude Mailhot, ancien-ministre au ministère de l’Éducation et des Sports officiant comme consultant, l’ont qualifié de «mauvais exemple» et suggéré qu’il devrait passer un test de féminité.

«Il s’habille de manière féminine, il essaie d’être le plus féminin possible sur la glace, il a le droit, (…) mais cela laisse une image plus qu’amer pour le patinage artistique», «il a le droit mais c’est un très mauvais exemple» a avancé ainsi Alain Goldberg, ajoutant que «C’est très ennuyeux mais on pense que tous les garçons qui patinent deviendront comme lui», sous-entendu, peut-être gays. Il a fini par s’interroger, comme dans le cas de l’athlète sud-africaine Caster Semenya, s’il faudrait «lui faire passer un test de féminité ou masculinité». Le complice outrancier d’Alain Goldberg, Claude Mailhot, a abondé en estimant que Johnny Weir «devrait peut-être être en compétition féminine» sic

Aussi, la polémique a enflé au Canada suite à ces propos et le conseil québécois Gay et Lesbien a saisi la chaîne RDS comme les autorités de régulation de l’audiovisuel local. La chaîne s’est fendue d’un communiqué regrettant le «manque de tact» de ses commentateurs qui ont présenté leurs excuses vendredi dernier. «Il semblerait que, quand nous avons parlé des vêtements hier, cela a choqué certaines personnes, ce n’était certainement pas le but. Si vous vous êtes sentis critiqués, on s’en excuse» a avancé Claude Mailhot. Mais ces explications, n’ont pas convaincu le conseil québécois Gay et Lesbien pour qui «Ces hommes ont porté atteinte non seulement à l’intégrité de l’athlète, mais aussi à celle de gays et d’hétérosexuels qui ne correspondent pas aux stéréotypes sociaux».

«Leurs patineurs, souvent homosexuels, sont spécialisés dans le patinage efféminé»
En des termes moins outranciers et sans connotation homophobe, le patineur français Brian Joubert, à l’instar d’un Philippe Candeloro en son temps, ne goûte pas non plus la prédominance de l’artistique sur la technique. «Pas étonnant qu’on passe tous pour des tatas ou des chochottes» avait-il avancé au Journal du Dimanche expliquant le système de notation actuel, délibérément orienté selon lui. «Ce sont les Canadiens qui l’ont créé pour favoriser les Nord-Américains en vue de Vancouver» a expliqué celui qui a échoué pour la troisième fois aux olympiades ajoutant qu’il «faut savoir que leurs patineurs, souvent homosexuels, sont spécialisés dans le patinage efféminé. Du coup, certains sont passés de la 10e place au podium» alors que «Pourtant, on peut être à la fois homo et patiner viril».

VIDEO PLUS

Un reportage sur le sujet avec l’intervention du Conseil gay et lesbian québécois






Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Le Strass soutient Chantal Brunel pour son amendement visant l’abrogation de la loi sur le racolage public

Le Front de Gauche soutient l’appel pour une confrence sur le sida parmi les populations ultramarines