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Décès du chanteur Mano Solo

La mort de Mano Solo a été annoncée hier, dimanche 10 janvier 2010. L’écrivain, peintre et chanteur a succombé d’une suite de ruptures d’anévrismes. Hospitalisé après son dernier concert à l’Olympia à Paris, le 12 novembre dernier, Manu Solo qui affectionnait la scène était revenu au fil de ses albums sur ses errances, dans un premier temps, puis son apaisement avec son dernier album sorti en septembre dernier, Rentrer au port. Fils du dessinateur Cabu, une adolescence tourmentée, son usage de l’héroïne, sa séropositivité avaient marqué ses premiers textes mais le chanteur ne voulait pas être réduit au Sida même s’il en parlait sans troubles : «J’ai fini par détester Mano Solo, sa colère, sa carrière et sa maladie. Quand je fais une chanson gaie, je dois presque m’excuser d’être heureux. Je ne suis pas seulement un chanteur qui a le sida !» déclarait-il récemment au quotidien 20minutes.

Hommage de Bertrand Delanoë, Christophe Girard, Frédéric Mitterrand et Jean-Luc Romero
Cet amoureux de Paris, à la gouaille toute parisienne, a reçu un hommage du maire de la capitale, Bertrand Delanoë qui a exprimé sa «très grande émotion» pour cet «Artiste engagé, qui avait autoproduit avec difficultés l’un de ses derniers albums, Mano Solo avait notamment chanté sur le sida, dont il était atteint, ce qui ne l’avait jamais empêché de poursuivre son parcours d’artiste avec un courage, une dignité et un talent exceptionnels». Pour Christophe Girard, adjoint à la Culture de Bertrand Delanoë, «Le jour de sa mort, je me rappelle des paroles de sa chanson « Je suis venu vous voir » : Mes amis, ne pleurez pas, le combat continue sans moi, tant que quelqu’un écoutera ma voix, je serai vivant dans votre monde à la con».

Pour la ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, «La mort, il la chantait, il en parlait, elle a fini par l’emporter». L’homme des Arts estime que Mano Solo, «Artiste engagé», «incarnait les cultures du monde et une certaine idée de liberté» faisant référence aux emprunts manouches, africains et le goût du Tango dans l’oeuvre du chanteur.

Enfin, Jean-Luc Romero, président d’Elus locaux contre le sida, estime qu’avec le décès de Mano Solo, «notre combat perd une de ses grandes voix» même si le chanteur n’a jamais voulu de ce rôle. «Le sida l’a emporté à 46 ans. En octobre 1995, lors d’un concert au Bataclan Manu Solo n’hésitait pas à évoquer, avec courage et très pudiquement, l’évolution de son état de santé» écrit le candidat aux régionales qui «Avec (ses) presque 25 ans de séropositivité, (se sent) de plus en plus seul».

C’est Isabelle Monin, cofondatrice du magazine consacré à l’écologie La Gueule ouverte, et mère du chanteur qui a annoncée son décès sur le forum web de Mano Solo : «Il ne viendra plus. Il ne viendra plus nous invectiver. Il ne viendra plus nous encourager. Il ne viendra plus nous donner tout ce qu’il avait : son talent, sa force, son élan, sa générosité».

Manu Solo avait 46 ans.

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En 1994, Jean-Louis Foulquier offre à Mano Solo sa première grande scène, en ouverture des Francofolies de la Rochelle.

Manu Solo, Je suis venu vous voir

Clip de Manu Solo, Aimer d’amour






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