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Cinéma : La folle histoire d’amour de Simon Eskenazy

La folle histoire d’amour de Simon Eskenazy

Un film français réalisé par Jean-Jacques Zilbermann

Avec : Antoine De Caunes
Mehdi Dehbi
Judith Magre
Max Boublil
Avec la participation de Elsa Zyberstein

90 minutes

Sortie le 2 Décembre

L’histoire:

Dix ans après « L’homme est une femme comme les autres » , Simon Eskenazy est devenu un grand interprète de musique traditionnelle juive.

Il voit successivement débarquer sa mère envahissante, son ex-femme, son fils de 10 ans qu’il n’a jamais vu et Naïm, un jeune travesti musulman qui va changer sa vie.

L’avis de Tof:

C’est seulement au moment d’assister à la projection du film, que je réalisais qu’il s’agit en fait de la suite de « L’homme est une femme comme les autres », sorti en 1998, que je n’avais pas vu à l’époque (oui oui je sais j’ai honte), ou plutôt que j’avais vu partiellement, au hasard de zappings lors de sa diffusion télévisée.

Premier constat, le fait d’avoir manqué le premier volet des aventures de Simon Eskenazy n’est pas un handicap. L’intrigue est nouvelle et les clins d’oil à l’épisode précédent sont discrets. Pour ceux qui connaissaient déjà les personnages, même le remplacement de Gad Elmaleh par Max Boublil, dans le rôle de David, passe probablement comme une lettre à la poste.

Deuxième constat : L’histoire de Simon Eskenazy se passe plutôt dans la douceur. Pas vraiment de portes qui claquent, de poursuites en voiture, de situations abracabrantesques, ou de revirements de situation vraiment inattendus . Ok le terme « Folle », utilisé dans le titre, est sans doute un peu galvaudé, mais après tout quelle importance ? Ca reste une comédie qui a le mérite de traiter de façon naturelle le sujet de l’homosexualité .

Ensuite, il faut dire que je ne suis pas un grand adepte du comédien Antoine De Caunes, mais je dois dire qu’il est assez formidable, dans le rôle du mec un peu (beaucoup) paumé, lâche lorsqu’il n’hésite pas à en faire payer le prix fort à sa mère, possessive mais charmante, résigné voire défaitiste lorsqu’il est en panne d’inspiration dans son métier de musicien ! Simon Eskenazy est finalement quelqu’un de profondément humain et c’est ce qui le rend attachant . Un rôle qui va à merveille à Antoine de Caunes, qui embellit décidément en vieillissant !

Mais la vraie grosse claque de ce film, la révélation majuscule devrais-je dire, c’est sans aucun doute le comédien Mehdi Dehbi, qui joue Naïm, le jeune travesti musulman qui s’impose avec panache dans la vie de Simon .

Une interprétation juste, loin des caricatures (le réalisateur a voulu éviter à tout prix le côté Tootsie), émouvante, drôle, font de ce personnage un être à part, observateur, implacable, intelligent, débrouillard, qui sait tirer parti de ses atouts. Il est l’opposé de Raphaël, gauche, incertain, peu fiable, presque ridicule, l’homme dont Simon se dit amoureux, sans doute parce qu’il est autant paumé que lui-même.

Mehdi Dehbi réussit là une vraie performance d’acteur, en interprétant un personnage riche, multifacettes, aussi bien crédible en femme, qu’en homme si bien qu’il ne semble venir à l’idée de personne de venir lui chercher querelle. Un personnage fier et qui sait admirablement cacher ses failles, dont il n’est pas dispensé.

Un travesti qui non seulement fait de sa différence une force, mais s’impose en plus comme le meneur, le « chef d’orchestre » du petit monde de Simon Eskenazy (lui y compris), celui qui va remettre de l’ordre dans ses affaires, lui procurer l’équilibre dont il manque cruellement.

On passe un très agréable moment, durant lesquels les silences et les moments d’émotion sont aussi savoureux que les dialogues, un moment qui nous permet d’apprécier la psychologie de chaque personnage, de nous les approprier.

On comprend aussi pourquoi Simon se sent perdu de ne pas pouvoir voir le fils qu’il a eu avec Rosalie (dans l’épisode précédent) comme il le souhaite, et le rejet à peine voilé dont il fait l’objet, le conflit entre la culture traditionnelle juive de sa famille, et le mode de vie qu’il s’efforce d’assumer.

Une tranche de vie pleine de tendresse, pleine de questionnements, à laquelle on pourrait peut-être juste reprocher d’être un tout petit peu trop lisse, mais n’oublions pas que « La folle histoire de Simon Eskenazy » est avant tout une comédie !

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