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Les Oubli(e)s de la Mmoire ragissent au rapport Kaspi













 

 
                                                                                         
Paris, le 17 novembre 2008.


 


 


COMMUNIQUE DE PRESSE


Les
 Oubli(e)s  de la Mmoire ragissent au rapport
Kaspi


 


 


Le
12 novembre dernier, Jean-Marie Bockel, secrtaire d’Etat la Dfense et aux
Anciens combattants, a reu le rapport de l’historien Andr Kaspi, prsident de
la commission de rflexion sur la modernisation des commmorations publiques,
laquelle a consult l’association Les  Oubli(e)s  de la
Mmoire
.


 


Les
principales conclusions de ce rapport 
ont suscit de vives polmique et ractions.


A
la lecture du rapport, nous prenons acte que les dates de commmorations ne
seraient pas supprimes. De plus, Jean-Marie Bockel a
exprim  son souhait du maintien de toutes les commmorations nationales
actuelles, au moins tant que les tmoins et acteurs oculaires des vnements
commmors sont encore en vie. 


 


Lors
de notre rencontre avec le cabinet du ministre, en mai dernier, Les
« Oubli(e)s » de la Mmoire
, association civile homosexuelle du devoir de
mmoire, a t invite rdiger un aide-mmoire l’intention de cette
commission, lequel fut transmis et pris en compte.


Nous
avons pu exprimer notre opinion, avancer des propositions gnrales sur le
sujet, mais nous avons aussi transmis les attentes des personnes et des
associations concernes par le souvenir de la dportation pour motif
d’homosexualit.


Notre
association, parmi les grandes associations et fdrations d’anciens combattants
et de Mmoire, a t remercie chaleureusement dans le rapport, pour avoir
accept de participer ses dbats.


 


Sur
ce rapport, nous avons toutefois des commentaires et des inquitudes exprimer.
Nous avons retenu plusieurs points essentiels et apportons aux institutions
nos propositions pour viter le dclenchement de la concurrence des
mmoires.


 


Nous
constatons que quelques points de notre mmorandum ont t pris en compte
comme : le souhait de l’implication plus importante de la part des
mdias ; l’interrogation sur l’absence des jeunes de la vie active aux
commmorations ; rendre plus vivantes les commmorations par le concours
des survivants, des tmoins et des acteurs des vnements que l’on voque –
condition que le tmoignage soit de bonne qualit et qu’il ne dforme pas la
ralit historique.


 


Nous
partageons l’ide que le 11 novembre devienne une journe symbolique, o
seraient  commmors les morts du
pass – ceux de la Grande Guerre, des guerres qui ont suivi – et malheureusement
ceux du prsent  – ceux des
oprations extrieures de la France travers le monde. Cette date serait une
crmonie majeure du calendrier mmoriel.


Nous
bnficions du sacrifice de nos ans, nous ne devons pas oublier les tmoins et
les acteurs qui ont souffert et ont dfendu la patrie.


 


Pour
les vnements phares de la Seconde Guerre Mondiale, nous devons continuer
respecter les dates clbres et placer au premier plan le 8 mai, parce que
c’est la victoire sur le nazisme, le triomphe de la libert et de la
dmocratie.


 


La
 rvolution lente  est ncessaire, mais elle ne devra pas servir
d’instrument politique au gr des idologies ou, plus simplement des
inclinations politiques.


Nous
sommes inquiets pourtant sur le devenir de la Journe nationale du souvenir des
victimes et hros de la Dportation (dernier dimanche d’avril).

Vu les propositions de la Commission, cette journe aurait vocation
disparatre, et certaines mmoires de la Dportation se retrouveraient sur deux
dates – les Rsistants, le 8 mai et les victimes de la rpression dite raciale
lors de la journe de la Shoah, le 27 janvier. De fait, les autres catgories
de victimes de la Dportation (tsiganes, tmoins de Jhovah, homosexuels,
asociaux…) seraient purement et simplement effaces de l’histoire officielle.
Ce que nous ne pouvons tolrer.


 


Si,
toutefois, cette journe subsistait et devenait uniquement locale ou rgionale,
nous avons peur de la poursuite de certaines
disparits
mmorielles, constates selon les villes. Cette commmoration ne doit pas
disparatre et elle doit rester nationale avec une meilleure homognit sur
tout le territoire.


Dans
notre mmorandum nous avions propos que soit fait mention de tous les motifs de
dportation lors de la lecture du message des associations de Dports ou de
l’Etat lors de grands anniversaires.


 


Pour
une meilleure information mmorielle auprs des citoyens, et notamment des
jeunes, nous proposions que soit mis en place proximit de tous les monuments
(Premire guerre, etc.) un panneau pdagogique historique – comme par exemple
pour ceux de la Dportation, o seraient mentionns tous les signes de
dportation (triangles, toiles) ; s
‘inspirer
de la plaque installe, depuis 2002, sur le monument parisien de l’Ile de la
Cit.


 


Cette
prise en considration de nos demandes pdagogiques et historiques, deviendrait
une  politique moderne de mmoire , et contribuerait la
 paix sociale .


 


La
France ne peut non plus se rsoudre droger l’existence de journes
internationales destines rendre hommage ou sensibiliser le public divers
phnomnes de socit
(journe
de la femme, journe de la lutte contre le sida, journe de la protection de
l’enfance, journe contre l’homophobie, etc.)


 


Nous
partageons l’ide que pour vraiment commmorer, il faut la fois une crmonie
officielle, mais aussi des vnements culturels parallles l’cole, dans les
mdias, par les voyages que les enfants et les adultes font sur des lieux de
mmoire.


Il
faut reconstituer l’atmosphre de l’poque par le thtre, le cinma, la
musique, des expositions. Tout cela permet aux citoyens de s’approprier la
commmoration ; la crmonie officielle ne suffit pas, elle doit tre complte
par d’autres initiatives.


 


Les
commmorations doivent transmettre des valeurs rpublicaines et sociales
cultivant une mmoire vive et vigilante au service du prsent, de la justice et
de la fraternit.


C’est
la raison pour laquelle il faut bien rflchir la commmoration que l’on
choisit et la manire de la clbrer.


 


Notre
conclusion sera celle de la commission :  Nous estimons que les
commmorations nationales mritent mieux qu’un intrt passager. Elles ne
refltent pas seulement notre pass. Elles doivent faire l’objet d’une attention
constante et d’une modernisation continue. Elles affectent notre culture, notre
mmoire collective, en un mot notre avenir. 


 


Pour
l’association


Les
 Oubli(e)s  de la Mmoire,


                                                                          
Le prsident, Philippe COUILLET


 


 


Plus
d’informations : http://www.devoiretmemoire.org


 


 

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