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Obscénité et Vertu – Filth and Wisdom (Cinéma)

Obscénité et Vertu (Filth and Wisdom)

Un film de Madonna

Avec : Eugene Hütz
Holly Weston
Vicky McClure
Richard E. Grant

80 minutes

Sortie le 17 Septembre 2008

Présenté en avant-première à la 58ème édition du Festival de Berlin, le 13 Février 2008 (section parallèle Panorama)

 »La réalisation m’a toujours fascinée et j’admire la capacité qu’ont certains cinéastes à raconter une bonne histoire. FILTH AND WISDOM représente mon baptême du feu: j’avais réellement à cour d’écrire le scénario, de créer les personnages et de m’impliquer dans chacune des étapes de la création du film. Que ce soit dans le choix des décors ou le montage, j’ai dû rendre fous un bon nombre de techniciens en les bombardant de questions. Ce fut une expérience extrêmement enrichissante qui m’a permis d’explorer et de lier ensemble les différentes sources d’inspiration que je trouve dans la littérature, la musique ou la danse.

Au départ, FILTH AND WISDOM devait être un court-métrage. Mais je suis tombée amoureuse des personnages et j’ai voulu qu’ils aient plus de consistance, plus de vie. J’ai donc créé d’autres personnages, d’autres situations et le triangle A.K., Holly et Juliette a pris de plus en plus d’importance et de cohérence. Une fois le film terminé, je me suis rendue compte que chacun des protagonistes représentaient une partie de moi: l’expérience a donc été à la fois artistique et thérapeutique. Des cinéastes tels que Godard, Visconti, Pasolini et Fellini sont depuis toujours une référence et j’espère qu’un jour j’aurai l’occasion de me rapprocher de leur génie. »

Madonna

L’histoire:

A.K., ukrainien charismatique, partage à Londres un appartement avec Holly et Juliette.

Chacun d’entre eux poursuit un rêve bien précis qui n’a pas grand-chose à voir avec leur quotidien.

A.K. veut être une star internationale de la chanson mais pour l’instant, il est gigolo sado maso.

Holly, veut être danseuse de ballet mais pour l’instant, elle travaille dans une boîte de strip-tease.

Quant à Juliette, elle rêve de sauver des orphelins africains mais pour l’heure, elle est vendeuse dans une pharmacie et tente de récolter des pièces jaunes.

Les situations incongrues et cocasses s’enchaînent, toujours de façon comique.

Pour pouvoir donner corps à leurs rêves, il leur faudra d’abord toucher le fond !


L’avis de Tof : A 1000 kms du glamour madonnesque

Il semble évident que les 3 colocataires créés par Madonna, représentent chacun une facette de sa propre personnalité, et par extension une étape de l’ascension qui l’a amené à son statut de reine incontestée de la pop, qu’on lui connaît aujourd’hui.

A.K, chanteur d’un groupe punk ukrainien (celui du groupe gipsy punk Gogol Bordello dans la vie réelle), est le véritable personnage central du film. A la fois provocant, tendre et excessif. Il incarne probablement la part spirituelle de la madone, ou en tout cas celle qui ne cesse de se poser des questions, notamment sur les relations hommes-femmes, l’amour, et . les clefs du succès. Tout au long du film et souvent aidé de substances illicites, l’homme distille ses pensées philosophiques et expose son point de vue. A la fois marginal décadent, et sage fascinant, on pourrait d’ailleurs parfois se demander dans quelle mesure il n’est pas là pour délivrer quelque message issu de la Kabbale . Mais qu’importe, bien souvent les paroles sont plutôt sensées et prônent le respect de l’autre, le non jugement, ce qui est toujours bien agréable .

Holly ensuite, qui étudie la danse, rappelle que Madonna elle-même a commencé par étudier cette discipline avant de devenir chanteuse. La galère des débutants, les petits boulots, les castings, elle connaît !

Juliette enfin, une pharmacienne qui récolte les pièces jaunes et rêve de partir en mission humanitaire en Afrique, correspond sans doute à l’image de la Madonna que nous connaissons actuellement, plus engagée et plus vindicative que jamais.

Chacun poursuit sa quête du graal avec une sincérité et une maladresse touchante. L’une se fait embaucher par une boîte de Strip tease, la deuxième accumule les pièces jaunes, et les médicaments, tandis que notre punk ukrainien récolte des billets en organisant des séances sado-maso dans son appartement.

Madonna a voulu faire un film qui traite du respect des différences et ça se sent. Pour un premier essai du côté de la réalisation, on peut dire que c’est plutôt convainquant, mais de grosses lacunes rendent le résultat plutôt moyen.

L’idée de présenter trois caractères bien trempés et très éloignés l’un de l’autre, en pleine période de purgatoire before-success, ne manque pas d’intérêt. Le parcours de trois artistes en devenir, et leur rapport au vice et à la vertu dans le but de réussir, l’est tout autant. Mais très vite le film semble s’enliser dans une espèce de modèle de dissertation, sur le thème : « Vice et Vertu, que choisir ? », un peu rébarbative, et surtout assez scolaire, qui aboutit à des poncifs du genre « L’un et l’autre sont liés, et forcément, le bien ne peut pas exister sans le mal, tout comme l’obscurité ne peut pas exister sans la lumière ». En somme un air de déjà entendu (déjà vu ?) pas forcément désagréable, mais plutôt passable.

On pourra aussi reprocher à Filth and Wisdom d’être un peu trop superficiel.

Selon Madonna, le film devait initialement être un court-métrage, finalement devenu long car elle voulait creuser davantage les personnalités des personnages. On cherche encore ! A part des flashbacks qui donnent quelques indications sur l’enfance de A.K., et surtout sur la relation qu’il entretenait avec son père, on reste globalement dans le flou artistique.

Du coup le spectateur a un peu de mal à s’identifier à l’un d’entre eux, ou en tout cas à s’y attacher.

On notera aussi l’intervention d’un voisin écrivain aveugle, vaguement homosexuel, et dont on ne comprend pas très bien l’utilité, à moins que Madonna ait tenu à exprimer le fait que l’Art n’est finalement qu’une histoire de sens.

Difficile à cerner, le film oscille entre comédie amère et docu-réalité, impression accentuée par l’utilisation de prises de vue en caméra DV, avec même quelques extraits de concerts live de Gogol Bordello.

En conclusion, le film témoigne de beaucoup de bonnes volontés, mais aussi de pas mal de maladresses. La théorie qu’il délivre sur la Vertu et l’Obscénité est intéressante, surtout lorsqu’on sait que c’est ni plus ni moins que la grande papesse de la provocation qui en est réellement à l’origine.

L’idée qu’il faille toucher le fond pour se fortifier et accéder à la sagesse et à l’épanouissement (« Si tu veux être sauve tu dois d’abord aller en enfer » A.K) résonne également d’une manière particulière.

Le film, tourné apparemment avec un petit budget (Madonna n’a -telle pas les moyens de faire mieux ?) laisse perplexe, même si on passe un moment pas désagréable.

Les fans adoreront certainement découvrir une autre facette de la madone.
Les autres, comme moi, sortiront de la séance un peu sur leur faim .

En savoir plus :

Visite le site http://www.obsceniteetvertu-lefilm.com/








04/09/2008 Themes Culture Cinema-Video TOF

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