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PROCS DES DITIONS BLANCHE : NOTRE COLRE EST SANS APPEL



Communiqu de presse d’Act Up-Paris, mardi 22 mai 2007


PROCS DES DITIONS BLANCHE : NOTRE COLRE EST SANS
APPEL


Jeudi 10 mai, nous annoncions la lourde condamnation de notre
association et deux de ses militantes [1] par la dixime Chambre correctionnelle
du Tribunal de Grande Instance de Paris pour violation de domicile, suite au zap
des ditions Blanche en avril


2003 [2]. Malgr le caractre disproportionn du verdict [3], nous avons
dcid de ne pas faire appel.


LES RAISONS DU ZAP


Parmi les livres publis par les Editions Blanche, ceux homophobes et
misogynes d’Alain Soral ou celui d’Erik Rms qui prne la baise sans capote,
sont des livres pleins de violence : ils incitent la haine et la
discrimination. C’est le rle d’une association de lutte contre le sida, et
contre les discriminations, Act Up-Paris, de les dnoncer et de le faire savoir
[4]. En avril 2003, des militantEs ont ainsi fait intrusion dans le bureau des
ditions Blanche pour interpeller son directeur sur les responsabilits qu’il
prend objectivement en publiant des livres o l’on peut lire :
  Pour plomber [=contaminer] quelqu’un, c’est galement trs simple.
Il suffit d’un peu de doigt (…). On retire discrtement la capote pendant la
baise. On fait semblant de la mettre. Des plombeurs crvent pralablement les
capotes avec une aiguille, etc.  ; et o le jeu initial de l’auteur tait
littralement de nous contaminer :


 J’ai plomb une actupienne, tralalalaire, tralalala (…). La mode est
lance 


POURQUOI FAIRE APPEL LA DSOBISSANCE CIVILE ?


Pour dnoncer de tels discours, le choix qui s’offre nous est
considrablement rduit. L’urgence de l’pidmie, la dynamique des nouvelles
contaminations nous obligent tre ractifVEs. Le temps des institutions,
notamment de l’institution judiciaire, n’est pas adapt.


Face la faiblesse des campagnes de prvention publiques, il est
indispensable qu’une association de malades comme Act Up-Paris interpelle
publiquement celles et ceux qui se rendent complices de la pandmie. Nos actions
sont pacifiques, la violence que nous exerons est symbolique, mais elle reste
lie la dsobissance civile : nous ne sommes pas poliEs, nous ne demandons
pas la permission avant d’interpeller un diteur qui se fait de l’argent en
appelant la contamination par le VIH.


UNE CONDAMNATION DISPROPORTIONNE


Pendant trs longtemps, les actions bases sur la dsobissance civile et
donc illgales d’Act Up-Paris n’ont pas fait l’objet de plainte, ou ces plaintes
n’ont pas t suivies. La socit comprenait la lgitimit de nos zaps, mme
quand elle pouvait en dsapprouver les modalits. Cette condamnation est un
nouveau signe, la fois de la rpression comme seule rponse que peut nous
apporter la socit face aux problmes que nous soulevons, mais aussi de la
banalisation croissante de l’pidmie de sida.


Parce que nous assumons la dsobissance civile, nous pouvons comprendre que
la justice nous condamne. Il n’en reste pas moins que cette dcision est
disproportionne par rapport ce qui nous est reproch : ainsi, une militante
sans revenu est condamne 1 000 euros d’amende ; ainsi, nous devons payer aux
ditions Blanche 2 000 euros de dommages et intrt, pour intrusion dans un
domicile priv, alors que la partie civile n’a produit aucune pice
justificative et que les accusations de dgradations ont t classes sans
suite.


POURQUOI NOUS NE FAISONS PAS APPEL


Malgr nos difficults accepter cette dcision, nous n’en ferons pas appel.
D’une part, des militantes, et non la seule association, y sont impliques. Et
il n’est pas question qu’elles risquent une peine plus lourde en appel
ce qui est loin d’tre
improbable dans un contexte de rpression croissante. D’autre part, le combat
juridique demande beaucoup d’nergie et de moyens. Nous prfrons les consacrer
aux luttes actuelles contre l’pidmie, et notamment aux nouveaux enjeux de la
prvention chez les LGBT.


Frank Spengler, directeur des Editions Blanche, a tir profit de la vente du
livre d’Erik Rms qui appelait ce qu’il y ait davantage de malades du
sida. Le sida : beaucoup en meurent, mais certains, comme Franck
Spengler, peuvent en vivre. Il obtient aujourd’hui condamnation d’Act Up-Paris
2 000 Euros de dommages et intrts :


pourquoi ne les reverserait-il pas une association de lutte contre le
sida ?


[1] http://www.actupparis.org/article2973.html


[2] http://www.actupparis.org/article1088.html


[3] 5000 euros d’amende pour Act Up-Paris, 1000 euro pour chacune des deux
militantes condamnes et 2000 euros de dommages et intrts au directeur des
Editions Blanche.


[4] http://www.actupparis.org/article1097.html

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